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PHILOSOPHIE - CLASSES PREPAS par J. Llapasset

La recherche du bonheur

La voie studieuse des cours.  Du bonheur.

La voie positive nous oriente vers la réalité du bonheur. (page 8)

  • Le chercheur d’or (Jean Marie Le Clézio) 
    La vie heureuse suivie de La brièveté de la vie (Sénèque) - (Traduction de François Rosso - Editions Arléa).
    Oncle Vania (Anton Tchékhov) (Traduction d’André Markowicz et Françoise Morvan - Editions Actes Sud Babel).

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La voie positive .  Ce quelque chose que la mer reflète. (suite)

= A y regarder de plus près, le présent en lui même est relié, on a perdu toute chance d'être heureux, si le présent et le corps sont les conditions du bonheur (=> Alquié). Refuser le temps reviendrait à refuser sa propre existence, à renoncer à la liberté, à le reprise du désir.

C'est bien ce qui arrive au médecin Astrov de Tchékhov qui, renonçant à la force du désir renonce du même coup à la liberté, et à l'amour ce médiateur entre la nature et la liberté: Astrov ne voit plus que le plaisir et s'oriente vers un mauvais infini.

=> Prendre en compte le temps qui détruit mais permet qui de construire, c'est du même coup renoncer à la possession d'un bonheur comme satisfaction complète et durable dans une création, mais c'est aussi rendre la recherche du bonheur indispensable et heureuse.

Il ne s'agit plus de poursuivre l'illusion qui assimile un trésor au bonheur, mais de créer une vie la plus heureuse possible: or la vie la plus heureuse possible exige de renoncer à l'espoir du chercheur d'or parce que c'est une manière de maudire le présent et que, en maudissant le présent, on se condamne soi même à une vie de malheur;de  choisir l'espérance qui bénit le présent: la recherche du bonheur dans un présent, dans l'ici et le maintenant d'une existence illuminée parce que l'espérance ne vise jamais l'avenir qu'à travers la glorification du présent.

=> La recherche du bonheur serait-elle le bonheur lui même? L'exercice de la liberté, comme un mouvement perpétuel de l'existence qui ne se laisse jamais aliéner par l'avoir, et même par ses propres créations. Si être c'est se faire, ce ne doit jamais se faire une nature sur laquelle on s'appuierait avec paresse: ne soyons pas comme le sophiste qui affirme: la vérité c'est ce que j'ai écrit !

Le Corsaire (Le Clézio, Le chercheur d'or) devient un exemple, un paradigme: tout jeter à la mer, ce reflet de la liberté que l'homme chérit, se débarrasser de ce qu'on a créé pour être enfin libre (page 373), pour ne pas recommencer et se perdre dans la routine. Le narrateur sait enfin ce "quelque chose" qu'il attendait de la mer dès l'âge de huit ans, ce qui le faisait rester à la contempler, le coeur battant, car "on va enfin savoir quelque chose" (page 13).

Dans un geste qui relance superbement sa liberté, il a brûlé les "cartes du trésor": il peut dire dans la joie de la recherche renouvelée: "Je n'ai plus rien", comme si le bonheur était dans la recherche, exercice de liberté et comme s' il mourrait d'avoir été trouvé et pieusement conservé.