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PHILOSOPHIE - CLASSES PREPAS par J. Llapasset

La recherche du bonheur

La voie studieuse des cours.  Du bonheur.

La voie positive nous oriente vers la réalité du bonheur. (page 5)

  • Le chercheur d’or (Jean Marie Le Clézio) 
    La vie heureuse suivie de La brièveté de la vie (Sénèque) - (Traduction de François Rosso - Editions Arléa).
    Oncle Vania (Anton Tchékhov) (Traduction d’André Markowicz et Françoise Morvan - Editions Actes Sud Babel).

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La voie positive (suite).  Le jardin dans l'île: du bonheur dans la finalité circulaire.

D'où peut donc provenir ce "quelque chose" qui nous permet de chercher le bonheur ou de le rechercher alors même que la recherche du bonheur nous semble, à l'aune de notre entendement comme de notre raison, une entreprise qui n'a pas de sens? N'est-ce pas la foi qui surmonte le doute?

=> Mais une foi qui comme toute véritable foi s'appuie sur une expérience intérieure et s'enracine dans un désir: mémoire et volonté se liguent pour affirmer l'existence du bonheur comme satisfaction éprouvée ( antérieurement) du désir, satisfaction qui laisse cependant pleine place à l'exercice de la liberté, satisfaction perdue qu'il s'agit non pas tellement de retrouver telle qu'elle a été mais d'utiliser pour transfigurer le présent: paradis perdu dans lequel l'avoir, loin de gêner la liberté, transfigurait l'existence par une médiation toujours renouvelée par laquelle les forces de destruction étaient largement contenue par le milieu comme par l'entourage au point de paraître annulées. 

La beauté resplendissante du milieu et la beauté morale de l'entourage se conjuguaient pour que soit possible le fabuleux bonheur d'un jeune enfant, bonheur donné par la nature, par la culture, l'amitié, l'amour familial et l'amour entre le frère et la soeur: avoir à satiété non pas un objet qui devient vite inutile mais les conditions d'une liberté d'expansion: la terre si belle, la mer chérie, le ciel, sans jamais perdre de vue le présent et son corps, ce médiateur absolu, les deux seules choses qui soient données et qui sont nécessaire à la réalité d'un bonheur. Que serait un bonheur qui ne remplirait pas l'ici et le maintenant d'une existence? Et ce d'autant plus que le temps ne s'est pas encore ouvert, que l'espoir de trouver un trésor ne désespère pas encore le présent et que un conformisme étroit n'a pas maudit le corps.

=> Dans ce qu'on peut appeler "le jardin dans l'île", que de satisfaction pour le jeune garçon dans les cent premières pages: satisfaction du désir: de sa curiosité grâce aux sources de la Bible et à l'attention éclairée de sa mère, du désir de sécurité par le jardin touffu,  l'entourage familial comme par  un père vénéré, grâce à la nature qui, un temps, lui fait bon visage de sa beauté, grâce à ses promenades circulaires qui reviennent au point de départ comme un jeu que l'on répète et qui malgré sa diversité revient au point de départ rassurant.

Ce jeune garçon n'est-il pas, même s'il le vit et ne le sait pas consciemment, au pays qui lui ressemble? Dès lors, il ne peut être seul alors que l'amitié de Denis l'accompagne ... et la pluie d'étoiles filantes peut bien annoncer la guerre et tous ces hommes qui tomberont, ce n'est pour lui qu'occasion de s'émerveiller.