La
voie positive (suite). Le
jardin dans l'île: du bonheur dans la finalité circulaire.
D'où
peut donc provenir ce "quelque chose" qui nous permet
de chercher le bonheur ou de le rechercher alors même que la
recherche du bonheur nous semble, à l'aune de notre entendement
comme de notre raison, une entreprise qui n'a pas de sens?
N'est-ce pas la foi qui surmonte le doute?
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Mais
une foi qui comme toute véritable foi s'appuie sur une expérience
intérieure et s'enracine dans un désir: mémoire et volonté
se liguent pour affirmer l'existence du bonheur comme
satisfaction éprouvée ( antérieurement) du désir,
satisfaction qui laisse cependant pleine place à l'exercice de
la liberté, satisfaction perdue qu'il s'agit non pas tellement
de retrouver telle qu'elle a été mais d'utiliser pour
transfigurer le présent: paradis perdu dans lequel l'avoir,
loin de gêner la liberté, transfigurait l'existence par une médiation
toujours renouvelée par laquelle les forces de destruction étaient
largement contenue par le milieu comme par l'entourage au point
de paraître annulées.
La
beauté resplendissante du milieu et la beauté morale de
l'entourage se conjuguaient pour que soit possible le fabuleux
bonheur d'un jeune enfant, bonheur donné par la nature, par la
culture, l'amitié, l'amour familial et l'amour entre le frère
et la soeur: avoir à satiété non pas un objet qui devient
vite inutile mais les conditions d'une liberté d'expansion: la
terre si belle, la mer chérie, le ciel, sans jamais perdre de
vue le présent et son corps, ce médiateur absolu, les deux
seules choses qui soient données et qui sont nécessaire à la
réalité d'un bonheur. Que serait un bonheur qui ne remplirait
pas l'ici et le maintenant d'une existence? Et ce d'autant plus
que le temps ne s'est pas encore ouvert, que l'espoir de trouver
un trésor ne désespère pas encore le présent et que un
conformisme étroit n'a pas maudit le corps.
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Dans
ce qu'on peut appeler "le jardin dans l'île",
que de satisfaction pour le jeune garçon dans les cent premières
pages: satisfaction du désir: de sa curiosité grâce aux
sources de la Bible et à l'attention éclairée de sa mère, du
désir de sécurité par le jardin touffu, l'entourage
familial comme par un père vénéré, grâce à la nature
qui, un temps, lui fait bon visage de sa beauté, grâce à ses
promenades circulaires qui reviennent au point de départ comme
un jeu que l'on répète et qui malgré sa diversité revient au
point de départ rassurant.
Ce
jeune garçon n'est-il pas, même s'il le vit et ne le sait pas
consciemment, au pays qui lui ressemble? Dès lors, il ne peut
être seul alors que l'amitié de Denis l'accompagne ... et la
pluie d'étoiles filantes peut bien annoncer la guerre et tous
ces hommes qui tomberont, ce n'est pour lui qu'occasion de s'émerveiller. |