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PHILOSOPHIE - CLASSES PREPAS par J. Llapasset

La passion

Pour vos problématiques ... Le fondement de vos introductions 

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Les trois axes

Dans tous les cas, le désir de vérité, de justice et de cohérence oriente vers des problèmes qui peuvent être classés selon ces trois désirs: il vous sera bien utile de les cerner par vous même. Voici quelques pistes:

A- Peut-on porter un jugement de connaissance sur la passion, sur ce que cela est?
Peut-on en dégager un caractère purement formel qui nous permettrait de ne pas nous perdre dans le devenir, la multiplicité des contenus.

  • Si l'objet de la passion semble tant compter pour le passionné, au point qu'il colore tous ses états psychologiques et les oriente, comment se fait-il que cet objet puisse se révéler aussi divers, au point que son contenu peut être négligé dans une définition de la passion qui ne perdrait rien de sa pertinence. Pourtant que de titres! Les passions et que de textes qui s'en suivent et qui parlent de la passion. Par exemple: Descartes, Les passions de l'âme et dès le premier article que définit-il? La passion.
     

  • Comment ce qui semble irrationnel peut-il avoir un sens?
     

  • La passion relève-t-elle de l'explication par un processus causal antécédent ou de l'interprétation comme effort de compréhension? Comment se fait-il que l'attitude explicative cède souvent la place à l'interprétation malgré les résolutions les plus fermes?

B- La passion: pour ou contre?
Ce qui est soulevé, c'est le point de vue des valeurs: le jugement axiologique. Comment juger la passion et ses effets? Comment choisir entre les discours contradictoires (tantôt la passion est morale, tantôt elle est immorale), qui, en exaltant la passion ou en la condamnant présentent quelques arguments indiscutables parce que fondés sur l'être de la passion: n'est-il pas alors impossible de dépasser cet éclatement, puisqu'on ne peut accorder ce qui est contradictoire, ce qui s'exclut?
Dire que la passion est une maladie de l'âme et d'autre part que la passion est la profondeur de l'existence humaine, cela revient-il à parler de la même réalité? Comment peut-on admettre que l'aliénation à une illusion est inscrite dans la passion et que, cependant, la subjectivité d'un individu est la fois passion, liberté et vérité!

C- En ce qui concerne une théorie de la connaissance du point de vue épistémologique: mesurer la portée objective de la passion comme "instrument de vérité".

  • Le pouvoir de distinguer le vrai et le faux est le propre de la raison. Peut-on affirmer que la passion est au service de la raison ou faut-il se résoudre à admettre que la raison est un fantôme sans force et qu'elle ne peut être qu'au service de la passion? Si la puissance appartient à la passion qui utilise la raison comme un instrument pour nourrir son objet de tout ce qui peut lui être rapporté par ressemblance, cause, effet ... comment nier l'impuissance de la raison?
     

  • Ce qui est aveuglement, illusion, méconnaissance de l'objet, peut-il avoir un quelconque rapport avec la vérité? La passion est-elle une boussole? N'est-ce pas ridicule de l'affirmer?
    Une théorie de la connaissance ne peut donc faire l'économie d'une réflexion sur les rapports entre la raison et la passion. Que ferait la raison sans la passion? Que ferait la passion sans la raison?
    Peut-on concevoir sérieusement une guerre entre deux facultés qui risquent de ne se rencontrer jamais et qui ne peuvent se mesurer étant donné la disproportion des forces qui les habitent?
     

  • Celui qui souffre n'échappe-t-il pas déjà à un premier narcissisme? Change-t-il d'objet ou est-ce encore le moi qu'il adore dans l'objet de sa passion? Dans l'objet, y a-t-il l'autre ou n'y a-t-il que le moi transfiguré, masqué?