Voici
quelques pistes de réflexion....
Penser
le corps comme ensemble de forces qui s'affrontent au
hasard des rencontres: au cours de ces rencontres, chaque
force se définit par son rapport à une autre force.
Rappel: bien distinguer les forces du point de vue de la
quantité et de celui de la qualité:
- C'est la quantité de la force qui décide de son destin:
dominant / dominé.
- Du destin réalisé de la force (elle domine ou elle est
dominé) découle la qualité de la force: activité / réactivité.
Noter que la force dominée, réactive, ne perd rien de sa
quantité: seule l'orientation de la force subit une
contrainte. Orientée vers la survie et vers la conservation,
la conscience se développe selon cette unique préoccupation
et sa fonction se définit comme appréhension de tout ce qui
peut assurer la survie: le mécanisme et la finalité. Par
essence, par ce qui la constitue, la conscience ne peut donc
s'ouvrir aux forces actives, à celles par qui le corps se définit.
ce n'est pas elle qui pourra penser le corps: pour elle le
corps est l'inconscient. Il faut se garder de réduire la pensée
à la conscience.
D'où
un certains nombre de difficultés qui se présentent comme
autant d'obstacles:
- Peut-on penser le corps si ce qui définit le corps,
l'activité, ne peut être atteint par la conscience, si c'est
plutôt ce sur quoi la conscience s'appuie?
- Peut-on penser le corps en interprétant les figures de la réactivité?
Que serait une pensée purement instinctive?
- Si le corps est "l'inconscient nécessaire", si le
soi ne peut jamais être donné comme un objet, comment
pourrait-on obtenir cette pensée?
La
critique de la vérité comme ce qui fait lever un arrière
monde (l'être), comme l'illusion de pouvoir accorder un
discours et cet arrière monde, fait-elle vraiment disparaître
la vérité comme accord , ajustement ? La critique de l'arrière
monde rend toutes leurs valeurs aux apparences. Se livrer aux
interprétations fait-il vraiment disparaître la vérité
dans la mesure où là encore le discours doit être ajusté
aux apparences? Si le corps est multiplicité, rencontres aléatoires,
devenir, cela est-il pensable? Et si oui, ne faut-il pas un
ajustement aux apparences? Que cela soit une adéquation à l'être
ou au devenir qu'est-ce que cela change?
Penser
le corps reviendrait-il à penser l'activité comme structure
sans pour cela en prendre conscience?
Le
corps objet s'est révélé impensable par toute la
dimension dans laquelle il est englobé =>
L'effort pour penser le corps s'est perdu dans
l'interprétation et s'est heurté à la vie =>
Pourquoi ne pas tenter de penser le corps vivant non
pas à partir du corps mais à partir de la vie:
c'est le chemin que nous propose MIchel Henry dans
sa conférence : Le corps vivant.
|
Vers
la page 6 (Le corps vivant)
Joseph
Llapasset ©
|