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Le corps Classes prépas par J. Llapasset

Peut-on penser le corps ?

Penser le corps comme une combinatoire aléatoire de forces qui exigent une multiplicité d'interprétations.

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Voici quelques pistes de réflexion....

Penser le corps comme ensemble de forces qui s'affrontent au hasard des rencontres: au cours de ces rencontres, chaque force se définit par son rapport à une autre force.
Rappel: bien distinguer les forces du point de vue de la quantité et de celui de la qualité:
- C'est la quantité de la force qui décide de son destin: dominant / dominé.
- Du destin réalisé de la force (elle domine ou elle est dominé) découle la qualité de la force: activité / réactivité.
Noter que la force dominée, réactive, ne perd rien de sa quantité: seule l'orientation de la force subit une contrainte. Orientée vers la survie et vers la conservation, la conscience se développe selon cette unique préoccupation et sa fonction se définit comme appréhension de tout ce qui peut assurer la survie: le mécanisme et la finalité. Par essence, par ce qui la constitue, la conscience ne peut donc s'ouvrir aux forces actives, à celles par qui le corps se définit. ce n'est pas elle qui pourra penser le corps: pour elle le corps est l'inconscient. Il faut se garder de réduire la pensée à la conscience.

D'où un certains nombre de difficultés qui se présentent comme autant d'obstacles:
- Peut-on penser le corps si ce qui définit le corps, l'activité, ne peut être atteint par la conscience, si c'est plutôt ce sur quoi la conscience s'appuie?
- Peut-on penser le corps en interprétant les figures de la réactivité? Que serait une pensée purement instinctive?
- Si le corps est "l'inconscient nécessaire", si le soi ne peut jamais être donné comme un objet, comment pourrait-on obtenir cette  pensée?

La critique de la vérité comme ce qui fait lever un arrière monde (l'être), comme l'illusion de pouvoir accorder un discours et cet arrière monde, fait-elle vraiment disparaître la vérité comme accord , ajustement ? La critique de l'arrière monde rend toutes leurs valeurs aux apparences. Se livrer aux interprétations fait-il vraiment disparaître la vérité dans la mesure où là encore le discours doit être ajusté aux apparences? Si le corps est multiplicité, rencontres aléatoires, devenir, cela est-il pensable? Et si oui, ne faut-il pas un ajustement aux apparences? Que cela soit une adéquation à l'être ou au devenir qu'est-ce que cela change?

Penser le corps reviendrait-il à penser l'activité comme structure  sans pour cela en prendre conscience?

Le corps objet s'est révélé impensable par toute la dimension dans laquelle il est englobé => L'effort pour penser le corps s'est perdu dans l'interprétation et s'est heurté à la vie => Pourquoi ne pas tenter de penser le corps vivant non pas à partir du corps mais à partir de la vie: c'est le chemin que nous propose MIchel Henry dans sa conférence : Le corps vivant.

Vers la page 6 (Le corps vivant)

Joseph Llapasset ©