Proust.
Pistes de recherche...
Texte
de M. Proust
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Piste
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"Car
l'impression d'ennui que ne peuvent pas ne pas éprouver
auprès de leur ami, c'est dire à rester à la
surface de soi même, au lieu de poursuivre leur
voyage de découvertes dans les profondeurs, ceux
d'entre nous donc la loi de développement est
purement interne, cette impression d'ennui, l'amitié
nous persuade de la rectifier quand nous nous
retrouvons seuls de nous rappeler avec émotion les
parole que notre ami nous a dites, de les considérer
comme un précieux apport, alors que nous ne sommes
pas comme des bâtiments à qui on peut ajouter des
pierres du dehors, mais comme des arbres qui tirent
de leur propre sève le noeud suivant de leur tige,
l'étage supérieur de leur frondaison."
(Pléiade, tome 1, page 907) |
La
réminiscence, la maïeutique, la subjectivité
corporelle.
(Voir
le début de la page
1 - ouverture nouvelle fenêtre)
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"C'est
dans la maladie que nous nous rendons compte que
nous ne vivons pas seuls, mais enchaînés à un être
d'un règne différent, dont des abîmes nous séparent,
qui ne nous connaît pas et duquel il est impossible
de nous faire comprendre: notre corps." (Pléiade,
tome 2, page 298)
"Mais
je manquai trois fois de tomber en descendant
l'escalier. Ce n'avait été qu'une sortie de deux
heures; mais quand je fus rentré je sentis que je
n'avais plus ni mémoire, ni pensée, ni force, ni
aucune existence". (Pléiade, tome 3, page
1099)
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Le
corps détient le pouvoir de vie et de mort. |
"Or,
si en dormant mes yeux n'avaient pas vu l'heure, mon
corps avait su la calculer, il avait mesuré le
temps non pas sur un cadran superficiellement figuré,
mais par la pesée progressive de toutes mes forces
refaites que, comme une puissante horloge, il avait
cran par cran laissé descendre de mon cerveau dans
le reste de mon corps où elles entassaient
maintenant jusqu'au dessus de mes genoux,
l'abondance intacte de leurs provisions ". (Pléiade,
tome 1, page 821) |
Le
corps gouvernerait-il le temps subjectif ? |
"Empourpré
des reflets du matin, son visage était plus rose
que le ciel. Je ressentis devant elle ce désir de
vivre qui renaît en nous chaque fois que nous
prenons de nouveau conscience de la beauté et du
bonheur." (Pléiade, tome 1, page 655) |
Le
corps à l'origine de la poésie, du mouvement qui détermine
notre contact avec le monde. |
Pistes
de lecture:
Serge
Doubrovsky, La place de la madeleine, écriture et fantasme
chez Proust, Mercure de France. (L'auteur insiste sur la
place du corps vécu)
Anne
Henry, La tentation de Marcel Proust : Exister en soi
c'est vouloir: présence du corps. (incontournable)
Joseph
Llapasset ©
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