Pour
débuter votre recherche, voici quelques pistes:
Distinguez
bien le jugement de connaissance, le jugement moral, le
jugement esthétique.
Ce qui est = la réalité, les actions,
les événements, ce qui peut être connu, ce qui peut
être déterminé par un concept et donc ce qui est
objet de connaissance.
Ce qui doit être, c'est à dire ce qui
n'est pas , ce qui devrait être en fonction d'une idée
qui permet par comparaison de juger ce qui est. L'idée
est un principe régulateur qui permet d'évaluer la
distance entre ce qui est et ce qui doit être. Un
jugement moral consiste donc à mesurer cette distance
par rapport au bien ou au mal.
Le mot
ne pose -t-il pas un problème: en effet un idéal n'est
pas objet de connaissance puisque rien de sensible ne
lui correspond. Un idéal se pense.
Mais ce n'est pas la possession d'un certain savoir. Ce
qui signifie que le jugement de ce qui est par rapport
à ce qui doit ne procède pas d'une science du bien.
Platon fait remarquer que le bien est au delà de
l'essence et qu'il ne peut s'atteindre que par trois éclats,
le vrai, le juste, le beau. Par ailleurs, le jugement de
ce qui par rapport à ce qui doit être est toujours
relatif à la conception que l'on se fait du bien à
l'approche que l'on en a.
Vous avez donc à mesurer la pertinence et les limites
de l'affirmation proposée d'autant plus que le mal peut
se révéler un bien.
Pour approfondir:
Peut-on tirer un bien d'un mal?
Vous avez à utiliser dans philo-prépas le mal
: Le
mal: De quoi s'agit-il? pour
bien en distinguer avec Leibniz plusieurs sortes.
-S'il s'agit du mal physique, de la souffrance, d'après
vous que produit une opération douloureuse réussie
sinon la disparition de la souffrance c'est à dire un
bien.
Mais les problèmes fusent lorsqu'il s'agit du mal métaphysique
et surtout du mal moral.
Pour comprendre, vous devez suivre auteur par auteur,
avec votre sujet en tête, le commentaire du livre de Léo
Strauss: Droit nature et histoire Léo Strauss, Droit
naturel et histoire: I.
Les anciens - II.
Les modernes
Vous découvrirez avec Machiavel
l'éloge de Rome, une cité fondée sur le mal, un
fratricide. Suivez soigneusement cette pensée et celle
de Hobbes qui vous y est présentée; Ceci vous
permettra de nourrir une partie de votre devoir qui répondrait
OUI à la question posée.
Après avoir fait ce travail, vous devez faire une
objection à la thèse défendue dans la première
partie et écouter ou produire des arguments qui sépareraient
radicalement le bien et le mal au point qu'on ne
pourrait tirer un mal d'un bien. Vous y attaqueriez la
raison d'état ou le moindre mal grâce à l'aide
suivante.
Le
moindre mal?
-Pour vous aider voir tout d'abord : la
haine du mal est-elle toujours bonne?
Vous avez à
comprendre l'expression: le moindre mal et vous
comprendrez pourquoi il y a un point d'interrogation:
devons-nous accepter cette expression ou la mettre en
question?
=>
S'il s'agit d'un mal moindre (plus petit) qu'un autre
mal, plus grand? Alors le plus petit paraît préférable
à celui qui est plus grand. Mais vous devez problématiser
cette évidence de l'opinion qui ne pense pense pas:
-Le mal peut-il être un bien?
-Peut-on vouloir le mal
La Raison d'état peut-elle tout justifier (on appelle
Raison d'état des considérations d'intérêt politique
que l'on invoque pour justifier une décision qui
contredit la morale, ce qui est bien pratique pour le
politique: autrement c'est un principe invoqué par un
État lorsqu'il doit user de violence: le moindre mal...
justifierait l'Etat).
Vous avez de quoi faire une partie qui mette sérieusement
en question cette expression.
Bien entendu si vous distinguez soigneusement le mal
moral et le mal physique, une deuxième partie pourrait
s'efforcer de justifier l'expression (une souffrance qui
entraînerait la santé (comme une opération)
Voyez sur ce point la Lettre à Ménécée le bonheur
selon Epicure: Le
Bonheur (Epicure)
Si vous
êtes en CPGE, une très intéressante partie de votre
devoir pourrait se nourrir du tout est pour le mieux
dans le meilleur de monde de Leibniz, sans oublier d'évoquer
la caricature faite par Voltaire en soulignant que c'est
une caricature qui donne à penser.
Comme lecture je vous propose un excellent roman
policier, écrit par un grand philosophe M. Henry: Le
cadavre indiscret.
Dans la
troisième partie, la plus difficile dans laquelle vous
essayez de prononcer un jugement après avoir bien écouté
(c'est à dire vous être enrichie) les thèses des
adversaires (partie1 et partie2 du devoir) vous établissez
VOTRE réponse. Vous pouvez peut-être utiliser l'aide
suivante: (de toute manière elle est nécessaire à
votre effort de définition préalable au devoir)
Quelle
réalité peut-on accorder au mal?
Effectivement le mal dans une chose
revient à dire qu'elle manque d'une qualité qu'elle
devrait posséder à la racine, de manière donnée,
naturellement; autrement dit elle est privée ce qui
revient à dire qu'il y a défaut, absence: le mal c'est
la privation autrement dit ce n'est pas une réalité.
"Nous voyons que si le mal n'a rien de positif,
sa présence dans l'univers serait inintelligible sans
l'existence de sujet positif et réel qui le porte... le
véritable et unique support du mal c'est le bien."
Gilson, le thomisme p.213 217.
Leibniz: Dieu
et la nature
Gardez-vous d'évacuer trop rapidement le mal métaphysique
et le mal physique.
Pour ce qui est du mal moral peut-on vraiment en faire
une simple absence du bien, étant donné ce que la mémoire
(je ne dis pas l'histoire, qui nivelle tout) nous dit
encore 20ème siècle. Lisez attentivement l'aide
n°86 Y
a-t-il un devoir de mémoire?
Enfin,
vous pourriez peut-être vous appuyer tout au long de
votre devoir (plan progressif) sur une analyse de plus
en plus fine du terme réalité: ce qui existe
effectivement.
Autrement dit peut-on refuser au mal le caractère de la
réalité? s'il y a un mal radical il y a un bien
radical => Kant:
le mal radical
Pour
l'introduction qu'il faut soigner particulièrement en
indiquant il s'agit et en précisant le problème la
question de la question, voir l'aide Le
marginal est-il nécessairement l'ennemi de la société?
(une aide centrée sur l'introduction)
J.
Llapasset |