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LA PAIX  Niveau Classes prépas. par J. Llapasset

La paix est-ce l'absence de guerre ?
La notion de paix !

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== La paix toujours menacée parce qu'elle ne peut exister que par un effort de tous, ne ferait donc jamais le bonheur des hommes car qu'est-ce qu'un bonheur toujours menacé, fragile, pour ainsi dire porté à bout de bras, sinon une absence de bonheur?

Voir les menaces, au sein même de la paix, dans l'œuvre d'Aristophane : les méfaits de la culture sur les enfants, une éducation tournée vers la guerre, les stratégies des devins et des marchands de morts.
Tout cela n'appelle-t-il pas une action articulée sur un raisonnement vigilant, un état de guerre orienté vers la paix 

=> Voir : S'il faut appeler paix, l'esclavage, la barbarie ou l'isolement il n'est rien pour les hommes de plus lamentable que la paix." Spinoza TRAITE THEOLOGICO POLITIQUE.

1) La condition de la paix c'est l'absence de guerre, au sens strict du terme, mais cette condition nécessaire n'est pas suffisante ...

2) Mais la paix ne peut être sans la présence de conflits.
L’antagonisme entre les Etats comme facteur de paix et de fédération internationale.
 

L'harmonie comme l'union des contraires

LA NOTION DE PAIX

Pourquoi est-il si difficile de donner de la paix autre chose qu'un définition négative: absence de conflits violents. Causes de la guerre, raisons de la paix.

Distinguer l'idée comme forme intellectuelle d'un objet concret (= concept), la notion comme intellectuelle d'un objet de pensée d'une haute abstraction comme l'espace, le temps, la vérité, la justice ... (par exemple, l'ontologie, explicite les structures de l'être de l'existant = Sartre). La notion veut exprimer la structure essentielle d'un objet de pensée, les éléments de la réalité objective.

notion = objet abstrait de connaissance: ce avec quoi on prend l'essentiel d'un objet, ses caractères essentiels, par l'abstraction. A la limite on obtiendrait les règles de composition d'un objet. La notion permet de distinguer ce qu'on sait et donc ce qu'on ne sait pas. Elle s'oppose à l'Idée, ce à quoi rien de sensible ne correspond, la valeur, principe régulateur qui
permet d'évaluer, de juger ce qui est par ce qui doit être.

La notion s'oppose à l'Idée comme l'abstraction extrême de la quintessence (cinquième essence) s'oppose à la valeur comme ce qui est à ce qui doit être.

Alors apparaîtra peut-être la monstruosité de l'accouplement que présente votre sujet: 

comment peut-on abstraire la structure, les caractères essentiels de ce qui n'est pas, comment peut-on saisir ce à quoi rien de sensible ne correspond, comment peut-on saisir un horizon qui ne peut jamais être objet de connaissance? 

Comment prendre connaissance, apprendre à connaître, concevoir, ce qui ne peut que se penser dans un risque permanent qui témoigne que l'essence de la pensée
c'est la liberté.

Si la guerre se trouve partout, se reproduit partout selon des processus quasi mécaniques, si la guerre est perpétuelle comme un mécanisme bien monté dont la structure peut être abstraite, la paix, où la trouvera-t-on?

Et, si la paix ne peut être trouvée, elle ne pourra qu'être instituée ! 

=> Doit-on attendre la réalisation de la paix, de la puissance ou de la paix elle-même réalisée par une rupture radicale avec la guerre: entrer dans une situation nouvelle par une rupture radicale et sans arrière pensée avec la guerre qui est toujours un mal (cf... Projet ... de Kant  )

=> Doit-on au contraire attendre la paix de l'exercice de la guerre; de la guerre qui aurait une relation essentielle avec la morale. Si on ne sort pas de l'histoire, ne faut-il pas en épouser le mouvement? L'histoire, effectivement, ne reconnaît de droit qu'à la puissance. Malheur au vaincu, le vaincu a toujours tort.
=> Faut-il préférer le pacifisme actif, le réalisme belliqueux au juridisme?

Conseils de lecture:
=> Commencez par lire: Paix et guerre, deux concepts relatifs, un excellent article de Mai Lequan dans La Paix, Corpus, GF Flammarion, n°30/26 (en particulier pages 11 à 17). Toujours dans ce livre, voir pages 137 à 140: la guerre témoigne-t-elle de la paix?!