C'est
la pensée de Kant qui apparaît et le ton change:
- il s'agit de
limiter l'extension pour renforcer la valeur. Dans le domaine
moral, l'agnosticisme de la connaissance permettait à Kant de
montrer l'établissement de la liberté: il n'y a qu'un
absolu, c'est l'absolu pratique. en conséquence la politique
morale s'oppose au moralisme politique.
- "Il n'y a pas de demi-mesure" , marque
l'intransigeance de Kant.
- "plie le genou" signifie rendre hommage
au droit qui obéit à la morale.
Problème:
comment l'objectivité morale se fera-t-elle une place dans la
causalité physique?
En réponse à cette intransigeance Hegel remarquera que plus
on est indifférent au cours du monde, plus le cours du monde
sera indifférent à nous.
Pas de problème
pour cette effectuation, car celui qui veut, celui-là peut:
dans le domaine moral, il n'y a pas de question sur la
possibilité. La fin de l'action c'est le respect du devoir.
On agit soit dans un but intéressé, par intérêt, par
sentiment, par impulsion, par habitude ou par devoir. Les états
doivent agir par des principes d'action purs c'est à dire des
principes moraux appliqués à la vie civile: il s'agit
d'appliquer la pure exigence morale: par exemple appliquer au
problème de la paix: ne faites pas la guerre et vous aurez la
paix.
C'est dire que le droit doit être inconditionné, qu'il n'y a
pas de conciliation possible. Noter en fin de texte le rôle
attribué au temps ...
Joseph
Llapasset, d'après un entretien de J. d'Hondt
Note
importante: il est donc impossible, sous peine de
contresens de dire simplement et rapidement que morale renvoie
ici au droit. C'est bien plutôt le droit qui renvoie à la
morale, seul fondement des principes d'action, qui doivent être
universels et rationnels c'est à dire objectifs. C'est que le
droit véritable n'est pas le droit positif des états.
Lorsque Kant parle ici des "purs principes de droit",
il désigne les principes moraux appliqués à la vie civile.
En disant de la vraie politique qu'elle ne doit pas faire un
pas sans avoir rendu d'abord hommage à la morale, Kant veut
donc signifier que c'est le devoir qui commande absolument et
qui est donc à l'origine des purs principes du droit.
Notre auteur ne transige jamais avec le caractère absolu de
la morale car elle est au fondement de la liberté: agir par
devoir prouve notre liberté; ainsi les États doivent agir
d'après ces purs principes du droit dans leurs relations
entre eux. Cela les renvoie fondamentalement au devoir et non
au droit, encore moins au droit positif toujours susceptible
de falsification. A cette condition on obtient le politique
moral.
Si on y tient absolument, on peut bien dire que Kant ne veut
nullement une moralisation de la politique, il veut une
conversion, au sens de la caverne: se détourner du moralisme
politique pour se tourner vers le politique moral.
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