La
paix par la conscience, "ce
fil que j'ai dans le cœur et qui me tient attaché, ce
quelqu'un qui me parle bas quand je suis seul." Hugo
Les Misérables.
Gauvain pensif: la raison ne quitte jamais la
rêverie = le songe. Ce que la raison distingue et oppose ou
juxtapose, l'intuition le dépasse, le rassemble pour le
recueillir sous le regard de Dieu et la lumière de la vérité:
c'est la paix par la conscience. L'intuition est aussi réflexion.
Il songeait |
S'exerce dans la durée, (rôle de
l'imparfait.) (p. 426) |
Rêverie |
"Sa rêverie était
insondable". (p. 427) Par la rêverie, il s'étend
vers l'immensité de l'absolu. Par rapport à cette
immensité tout s'équivaut, le sage comme le fou. |
Une balance intérieure |
"La justice qui est immuable,
nous somme de répondre" (p. 427)... Lequel
de ces deux gouffres était le devoir."
(p. 441).
Sous le regard inquisiteur de la conscience, instinct
divin. |
Réflexion |
"Plus il réfléchissait à ce
qu'il venait de voir, plus il était bouleversé."
(p. 428) |
Sentiment et pouvoir de synthèse |
"Au-dessus du sombre duel entre
le faux et le relatif, dans les profondeurs, la face
de la vérité avait tout à coup apparu."
(p. 429).
Intuition de la vérité comme révélation de la
force des faibles enfants. |
Humanité au cœur des extrêmes |
"Ce combat avait eu pour arène
une conscience ... maintenant il recommençait dans
une autre conscience." (p. 431)
En Lantenac comme en Gauvain |
Méditation |
Gauvain méditait (p.431) |
Pouvoir de comparaison |
.......A chercher. |
Fidélité et sincérité |
"Mais cette mort ne l'avait-il
pas promise? Lui, Gauvain, l'homme clément,
n'avait-il pas déclaré que Lantenac faisait
exception à la clémence ..." (p. 433) |
Devoir comme forme sans contenu |
"Quelle force pourtant dans la
raison sévère!" (p. 441)
Sens du devoir, de son universalité. |
La
solution du problème de la guerre
ne peut venir d'un combat entre le faux et le
relatif car, quelle que soit l'issue du
combat le vainqueur ne peut qu'engendrer une autre guerre: que
ce soit le faux ou le relatif, aucun n'a le pouvoir d'assurer
la justice, la liberté et l'égalité sans lesquelles il ne
peut y avoir de fraternité et donc de paix perpétuelle. La
paix jaillira d'une conversion: c'est l'aveugle qui
retrouve la vue, "Un changement à vue inouï."
(p. 427) parce que, envoyé par Dieu, par une expérience qui
réconcilie le sensible et l'intelligible: les combattants
voient effectivement l'innocence des enfants qui comme une
aurore enlève toute valeur au mal. En celui qui perpétue les
erreurs du passé (Lantenac) et celui qui confond la relativité
de son droit révolutionnaire avec l'absolu du droit
(Gauvain), il y a une opposition irréductible. Une apparition
renvoie, pour ainsi dire, le faux et le relatif dos à dos: la
force des faibles, l'innocence se révèle à la conscience
comme ce qui exige l'accomplissement d'un devoir absolu, catégorique
avec lequel on ne discute pas : sous le regard de Dieu, la
sagesse des hommes devient folie, la faiblesse de l'innocence
devient ce qui révèle la face de la vérité. ("Tout ce
qui est abaissé sera relevé ... L'Archi-gnose est la gnose
des simples" Michel Henry, Incarnation. Dernière
phrase)
La
conscience psychologique est aussi conscience morale: témoin
et juge. C'est le même qui
sait interroger et qui sait répondre: la conscience est à la
fois un champ de bataille, une arène pour un combat et le
juge suprême et absolu de ce combat: activité de part en
part, la conscience est une tâche à accomplir : en
choisissant on se choisit et c'est l'humanité qui apparaît.
Quel paradoxe ! En perdant Lantenac a gagné: en s'inclinant
devant la faiblesse, en la sauvant du feu, en s'humiliant dans
l'obéissance à son devoir, il s'est élevé à la parfaite
maîtrise de soi, à la liberté comme si, avec Dieu
c'était toujours à qui perd son orgueil, gagne la paix. L'âme
qui se constitue perdante gagne affirme en ce sens Jean de la
Croix. Là est la source de la paix dans la gnose des simples,
dans la pitié qui préfère l'humilité: l'humilité c'est la
vérité et la vérité c'est la paix.
Parce
que, un feu qui s'allume ne peut pas ne pas éclairer, réchauffer,
Gauvain va être transfiguré par
le témoignage de Lantenac (p. 434 - 440) et c'est
ainsi que la propagation de la paix est assurée (
pour Victor Hugo). La paix de l'humanité
s'enracine dans la paix de l'âme qui s'élève au dessus de
la mêlée, pour rejoindre les autres âmes dans la vérité:
l'essence de la vérité c'est la liberté qui est confiée à
l'humanité.
La paix est donc contemporaine de l'avènement d'une humanité
(qui se retrouve dans et par la conscience), qui répond à sa
vocation de commencement, d'innocence du matin neuf et rend
donc hommage au dénuement de l'enfance, figure de tous les
commencements. C'est une humanité comme ensemble des
consciences qui se reconnaissent dans une filiation, comme
filles de la vérité. Vérité de l'intelligence qui rend
hommage à la création et de l'intuition qui découvre le
sens de la création comme une invitation à collaborer
à l'avènement de la liberté et de l'égalité.
Noter
l'angoisse qui accompagne la liberté:
l'angoisse est le fruit d'une réflexion sur la liberté (p.
441).
Ne quittons pas ce texte sans avoir essayé de cerner ce que
l'intuition réflexive fait apparaître d'inouï à Gauvain:
-Un absolu supérieur vient de se révéler: "Au-dessus
de l'absolu révolutionnaire, il y a l'absolu humain."
(p.428) Aucun lendemain qui chante ne peut justifier
qu'on porte atteinte à l'enfance dans l'homme, c'est à
dire à l'innocence qui est liberté. Condamnation morale de
la terreur, de toute terreur!
-La force de la faiblesse est tout à coup apparue . Elle réalise
la paix! "L'innocence avait vaincu."
(p.430)
"Lantenac venait d'illuminer de la clarté d'une action
divine le précipice des guerres." (p. 439)
"Une métamorphose avait eu lieu." (p. 434)
"Le porte-glaive s'était métamorphosé en porte-lumière."
(p.434)
-Gauvain reste cependant seul devant sa liberté de choisir:
la patrie, la famille, l'humanité. Sauver ou perdre le
marquis Lantenac. ("Lequel de ces deux gouffres étaient
son devoir" p. 441).
Une
clé: ==> La Fin de Satan:
"L'infernal Satan était redevenu le Lucifer céleste."
(p 440)
> La
Paix
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