== Quatrevingt-treize,
c'est le titre définitif: de
1789 à 1793, quatre années de croissance pour la révolution
(lire page 150 et 151 de "En 1789" ... jusqu'à
"et leur rendre terreur pour terreur".)
== Quatrevingt-treize,
comme nous dirions 68, ou encore les douleurs de
l'enfantement: la paix en gestation.
== 93,
c'est aussi le
nombre grâce à qui la foule dans laquelle chacun se perd,
peut être désignée. Le nombre c'est la figure de
l'anonymat, du "on".
MAIS, le 3 final structure le roman historique dans tous ses
aspects:
-
d'abord
en trois parties,
en trois lieux différents (la mer, la ville, la forêt),
dans trois oeuvres humaines (le bateau, la salle de la
Convention, la tour éventrée),
avec trois "héros" (le marquis Lantenac, le prêtre
délégué du Comité de salut public, Cimourdain, le
commandant en chef Gauvin);
c'est aussi bien trois générations qui s'affrontent.
MAIS tout
cela se déroule dans un décor, avec deux témoins: la Nature
et Dieu: le ciel étoilé et la morale au fond du cœur. Là
encore, avec l'homme, ils sont trois.
== Bon
à savoir: Hugo
a hésité, balancé, sur le titre, sur le sous-titre ...
-
Les
inexorables: "L'inexorable tenait l'impitoyable
..." (page 366), titre entraîné par Les Misérables,
mais aussi ajusté au contenu: l'impitoyable, qui fait
tuer les femmes, c'est le marquis, Lantenac; l'inexorable,
qu'aucune prière n'arrête, pour qui force doit rester à
la loi, c'est Cimourdain. Mais un tel titre était mal
ajusté: le contenu proteste contre cette réduction.
L'essentiel du roman, n'est-ce pas de nous faire assister
à l'enfantement de la paix?
-
La guerre
civile (comme
sous-titre). Et certes, il s'agit bien de cela. Mais de
bien plus. Le sous-titre est abandonné parce que trop réducteur.
-
J'en
propose un auquel
personne ne pense et qui s'impose dans le livre troisième:
L'enfantement de la paix ou encore selon l'expression de
G. Rossa, Le massacre des massacres. Lire pages 340 à
345: "Et le massacre se termina par un évanouissement
dans l'azur."
== Pour
le titre Quatrevingt-treize, c'est un texte de
Victor Hugo qui nous permettra de mieux le comprendre
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