De
la sélection et de son avatar
comme comble d'injustice:
la barbarie.
La
sélection des éleveurs va servir de paradigme pour
l'explication d'un mécanisme naturel.
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Par métaphore ou comparaison abrégée Darwin appelle sélection
naturelle le fait que dans la nature on observe la
conservation dans les espèces de ce qui avantage, favorise
des individus en les rendant plus performants et l'élimination
des "variations" nuisibles. La sélection naturelle
revient donc à la conservation des plus aptes et à l'élimination
des inaptes.
La sélection permet effectivement de proposer l'explication
de l'évolution par analogie avec la fin que les éleveurs se
proposent. Mais alors que la finalité de la sélection des éleveurs
est incontestable puisqu'elle est consciente et voulue, la
finalité de la sélection naturelle n'est qu'une apparence puisque
dans la réalité c'est le hasard comme rencontre de séries
causales indépendantes et non une fin conscience qui fonde la
sélection naturelle: la mutation n'est que le fruit du
hasard. On peut dire que la sélection naturelle s'éclaire
relativement par la sélection des éleveurs mais qu'elle en
est bien différente.
En
effet, parce qu'elle n'a pas de conscience, ce que nous
appelons la nature ne saurait choisir en fonction d'un but et
encore moins mettre à part ce qui ne conviendrait pas. Si
Darwin fait appel à la concurrence vitale c'est encore par
analogie car tout se passe dans une ambiance où règnent les
lois du hasard et de la nécessité. Dans cette ambiance
l'individu qui se trouve doté d'un avantage aura plus plus de
chance de survivre, de se reproduire, de transmettre
l'avantage à sa descendance.
La
sélection naturelle devient donc un principe qui permet
d'expliquer l'évolution, principe en vertu duquel chaque
variation, à condition qu'elle soit utile aura plus de chance
d'être conservée et perpétuée.
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Il s'agit d'un mécanisme aveugle à l'oeuvre dans la sélection
naturelle comme dans la concurrence vitale. Dans tous
les cas le processus naturel reste mécanique sans intention
et sans la pensée d'un plan consciemment préétabli: ce
n'est donc que l'apparence d'une finalité pour l'observateur
d'abord inconscient de ce qu'il apporte de lui même dans
l'observation: pour lui observer c'est modifier.
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