Si
on admet qu'à partir d'un même
problème on peut fabriquer un nombre indéfini de sujets qui
soulèvent ce problème, la bonne stratégie d'un prépas
serait celle qui s'attache :
1) à
identifier quelques grands problèmes, en particulier
grâce aux sujets qu'on lui demande de traiter pendant l'année.
2) à repérer les questions (sujets de
dissertations) qui soulèvent tel ou tel grand problème.
3) à se rendre capable de traiter un nombre indéfini de
sujets possibles, en s'efforçant de résoudre tel ou tel problème.
Donnons
un exemple qui illustre cela et permette de mieux le comprendre.
La culture: l'enjeu c'est l'homme.
1)
pour enquêter sur ce que c'est que la culture, il faut pouvoir
se garder de l'erreur, de la confondre avec ce qu'elle n'est
pas. D'où la question préalable à l'enquête: peut-on isoler
la culture de ce qu'elle n'est pas pour déterminer ce qui ne
relève que d'elle et qu'il faudra soumettre à l'esprit
d'examen? Peut-on en produire l'idée.
2)
Nous voilà devant un problème, une question fondamentale
soulevée par la question posée. Comment séparer dans l'homme
sa nature innée et ce qu'il en fait? Comment distinguer ce qui
n'apparaît jamais distinctement dans l'histoire? Si la
distinction nature / culture n'est qu'un instrument de méthode
cher aux sociologues comme l'état de nature chez Rousseau,
comment obtenir une idée claire et distincte, adéquate, de ce
qui n'apparaît jamais dans sa pureté? De fait, si la
distinction n'apparaît pas dans l'expérience, il sera
impossible d'ajuster un discours à la culture et rien qu'à
elle, si l'homme est vraiment toujours en même temps un être
biologique et un être de culture.
3)
Nous allons découvrir maintenant un nombre indéfini de
"sujets", qui ne sont que des figures, pour ainsi
dire, d'un même problème.
Comment trouver
un instrument de reconnaissance, un critère, pour reconnaître
et identifier ce qui pourtant se présente toujours comme un
alliage, comment séparer la forme et la matière d'une chose?
= Voici
quelques sujets, mais il y en a beaucoup d'autres sur ce même
problème:
1- Faut-il distinguer en l'homme ce qui relève de l'inné et de
l'acquis?
2- L'homme est-il le produit de son hérédité ou de sa volonté?
3- La distinction culture / nature est-elle historique ou simplement méthodologique?
4- Le comportement de l'individu relève-t-il de son patrimoine génétique
ou de sa liberté?
5- La culture est-elle une anti-nature?
6- Faut-il distinguer le naturel et l'artificiel?
7- En quel sens et dans quelle mesure peut-on dire que l'homme n'est pas
un être naturel?
8- L'homme est-il le produit de son hérédité ou de sa culture?
9- La propriété est-elle un fait de nature ou un fait de culture?
10- Opposer la nature et la culture, n'est-ce pas une forme de
caricature?
Posons
le problème comme ce vers quoi il convient de s'orienter.
Dans ces sujets la question porte précisément sur la
possibilité d'une distinction entre l'inné , l'hérédité ,
le patrimoine génétique d'une part, et d'autre part l'acquis,
la volonté, la liberté, l'historique.
Les questions
posées impliquent le problème de la légitimité d'une telle
distinction. Comment penser le rapport entre la nature et la
culture, de telle manière que l'on pourrait cerner ce qui relève
de l'un et ce qui relève de l'autre?
La question de la question revient alors à demander, comment
penser l'articulation de la nature et de la culture,
articulation qui permettrait de cerner ce qui relève de l'une
et ce qui relève de l'autre?
Vers : Quelle
articulation entre culture et nature?
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