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« La culture »

La fabrique des sujets: la stratégie d'un prépas

Niveau Classes prépas. Perspectives par Joseph Llapasset

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Si on admet qu'à partir d'un même problème on peut fabriquer un nombre indéfini de sujets qui soulèvent ce problème, la bonne stratégie  d'un prépas serait celle qui s'attache :

1) à identifier quelques grands problèmes, en particulier grâce aux sujets qu'on lui demande de traiter pendant l'année.
2) à repérer les questions (sujets de dissertations) qui soulèvent tel ou tel grand problème.
3) à se rendre capable de traiter un nombre indéfini  de sujets possibles, en s'efforçant de résoudre tel ou tel problème.

  Donnons un exemple qui illustre cela et permette de mieux le comprendre.
La culture: l'enjeu c'est l'homme.

1) pour enquêter sur ce que c'est que la culture, il faut pouvoir se garder de l'erreur, de la confondre avec ce qu'elle n'est pas. D'où la question préalable à l'enquête: peut-on isoler la culture de ce qu'elle n'est pas pour déterminer ce qui ne relève que d'elle et qu'il faudra soumettre à l'esprit d'examen? Peut-on en produire l'idée.

2) Nous voilà devant un problème, une question fondamentale soulevée par la question posée. Comment séparer dans l'homme sa nature innée et ce qu'il en fait? Comment distinguer ce qui n'apparaît jamais distinctement dans l'histoire? Si la distinction nature / culture n'est qu'un instrument de méthode cher aux sociologues comme l'état de nature chez Rousseau, comment obtenir une idée claire et distincte, adéquate, de ce qui n'apparaît jamais dans sa pureté? De fait, si la distinction n'apparaît pas dans l'expérience, il sera impossible d'ajuster un discours à la culture et rien qu'à elle, si l'homme est vraiment toujours en même temps un être biologique et un être de culture.

3) Nous allons découvrir maintenant un nombre indéfini de "sujets", qui ne sont que des figures, pour ainsi dire, d'un même problème. 

Comment trouver un instrument de reconnaissance, un critère, pour reconnaître et identifier ce qui pourtant se présente toujours comme un alliage, comment séparer la forme et la matière d'une chose?

= Voici quelques sujets, mais il y en a beaucoup d'autres sur ce même problème

1- Faut-il distinguer en l'homme ce qui relève de l'inné et de l'acquis?
2- L'homme est-il le produit de son hérédité ou de sa volonté?
3- La distinction culture / nature est-elle historique ou simplement méthodologique?
4- Le comportement de l'individu relève-t-il de son patrimoine génétique ou de sa liberté?
5- La culture est-elle une anti-nature?
6- Faut-il distinguer le naturel et l'artificiel?
7- En quel sens et dans quelle mesure peut-on dire que l'homme n'est pas un être naturel?
8- L'homme est-il le produit de son hérédité ou de sa culture?
9- La propriété est-elle un fait de nature ou un fait de culture?
10- Opposer la nature et la culture, n'est-ce pas une forme de caricature?

  Posons le problème comme ce vers quoi il convient de s'orienter.
Dans ces sujets la question porte précisément sur la possibilité d'une distinction entre l'inné , l'hérédité , le patrimoine génétique d'une part, et d'autre part l'acquis, la volonté, la liberté, l'historique.

Les questions posées impliquent le problème de la légitimité d'une telle distinction. Comment penser le rapport entre la nature et la culture, de telle manière que l'on pourrait cerner ce qui relève de l'un et ce qui relève de l'autre?
La question de la question revient alors à demander, comment penser l'articulation de la nature et de la culture, articulation qui permettrait de cerner ce qui relève de l'une et ce qui relève de l'autre?

Vers : Quelle articulation entre culture et nature?