Pour
débuter, il s'agit de s'interroger en interrogeant le sujet.
Quels sont les principaux concepts, leur règle de
composition et qu'est-ce que je vais pouvoir en faire. Ces deux
termes qui semblent se heurter, est-il possible de les
concilier, par exemple si je suis devant le sujet: faut-il
distinguer en l'homme ce qui relève de l'inné
et de l'acquis?
=>
La problématique, posons que c'est le chemin vers lequel et
avec lequel on va dans une direction, vers un problème. Il
s'agit d'orienter et d'entraîner celui qui lira votre copie, le
lecteur / correcteur, vers un problème, la question de la
question posée telle que si on lui trouvait une réponse( une
solution), il serait alors possible de répondre d'une manière
nuancée à la question posée dans le sujet. Le plus souvent un
sujet c'est un jugement qui relie deux concepts et à qui on a
adjoint un point d'interrogation.
Ceci fait, il ne s'agit pas de plaquer une méthode a priori
mais de se créer un chemin vers (odos metha), en fonction du
problème.
Pourquoi
cela?
D'abord, parce que seule la position et la résolution
du problème permettra de répondre à la question posée: celui
qui sait interroger saura répondre, selon la formule de Platon.
Or il faut savoir, et c'est plutôt rassurant pour une préparation,
que s'il y une multitude de sujets possibles dans leur
formulation sur la culture, il n'y a que quelques grands problèmes
qu'il importe de cerner.
Ensuite,
parce qu'il faut faire jaillir le mouvement de la
dissertation du problème plutôt que du sujet; le mouvement
doit être ajusté comme un costume sur mesure, pour ainsi dire.
On voit que cela exclut toute méthode a priori que l'on
pourrait plaquer sur n'importe quel sujet ce qui prêterait à
rire comme une structure mécanique ayant la prétention d'être
appropriée au mouvement d'une pensée libre.
En
conséquence, si on entend par méthode un chemin vers
la vérité déterminé une fois pour toutes quel que soit le
sujet posé, tel que il suffirait de le suivre, alors on se
fourvoie dans un préjugé qui tue dans l'oeuf l'enquête au
point de remplacer le raisonnement vigilant qui s'impose. On
renonce à penser par soi même, on se prive de la liberté,
l'essence de toute pensée. S'orienter dans la pensée, ce n'est
certainement pas suivre une méthode dogmatique, un chemin
convenu une fois pour toute.
Interrogeons-nous
maintenant sur ce qu'est l'idée de méthode: rien d'autre que
celle d'un choix, d'un risque, d'une direction qui doit
seulement être définissable pour qu'on puisse
régulièrement la suivre dans les opérations de l'esprit qui
s'imposent. Il s'agit donc de définir clairement une direction
dans l'introduction et d'engager résolument le devoir dans
cette direction. La direction étant fonction du
problème qu'il faut cerner, il est évident qu'il ne peut y
avoir de méthode (= chemin vers) a priori, universelle mais
simplement une direction bien ajustée à son objet: c'est
dire que la méthode sera a posteriori. L'opération de l'esprit
consiste, en s'adressant à tous ceux qui pensent, à faire
jaillir la résolution du problème en prenant pour objet ce
vers quoi la question nous orientait. Si le chemin est toujours
à tracer, c'est qu'il est le résultat d'un choix de la volonté
éclairée par l'intelligence du sujet.
Tout cela mérite d'être illustré par un exemple:
pour vous y préparer, proposons 5 sujets et cherchons vers quel
problème il est possible de s'orienter:
Test:
cherchez le même et seul problème que chacun de ces sujets
soulève.
Vers
: La
fabrique des sujets: la stratégie d'un prépas
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