° Rubrique Philo-prepas => Morale droit et politique

PHILOSOPHIE - CLASSES PREPAS par J. Llapasset

Aristote et Kant, point de vue: morale, droit et politique

Kant
 

La finalité

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La finalité

Ne peut-on trouver dans la nature la preuve qu'une action finalisée puisse s'inscrire dans la nature? C'est à cette question que répond la Critique du jugement. Là encore le point de départ de Kant est un fait: tout se passe comme si... On peut déduire les grandes lois physiques, on ne peut pas déduire le vivant: nous trouvons dans la nature des choses qui ne se comprennent pas à partir de simples mécanismes. Kant distingue les jugements déterminants, la règle est connue avant le cas particulier et les jugements réfléchissants, le cas particulier nous est donné comme un fait. Nous sommes alors amenés à prendre en considération des fins de la nature: la nature comme telle n'exclut pas les fins, même la nature comme totalité peut être interprétée comme finalisée.
Kant n'affirme pas, mais interprète de manière analogique. La science sera toujours déterministe, le droit de la raison spéculative doit toujours être respectée. Reste que la nature se plie à une interprétation finaliste sur le modèle de ce que nous nommons une fin comme volonté.

Téléologie (étude de la finalité)

L'histoire relève de la nature: c'est un dessein de la nature et non de la raison: c'est l'histoire de la passion, de la violence, de l'hétéronomie: si quelque chose s'accomplit, ce n'est pas la fin de la raison. Tout se passe comme si la nature utilisait un double trait dans l'homme: l'insociable sociabilité, comme moteur de l'histoire. La fin de l'histoire c'est la réalisation de ce qui est en l'homme en potentialité. La nature confie l'homme à la raison et non pas à l'instinct (si la nature avait souhaité le bonheur de l'homme, elle ne l'aurait pas doté de la raison.)
L'histoire est la réalisation des potentialités qui sont dans l'homme, la production de la culture. Kant reste très concret. Quelles sont les conditions concrètes pour que la moralité soit possible? Même si la civilisation (la culture) n'a rien à voir avec la morale, elle en est la condition pratique: sans aucune culture des moeurs aucune moralité n'est possible. La nature contraint l'homme à créer une société civile administrant le droit d'une façon universelle: maximum d'ordre et maximum d'insociabilité = liberté. La société civile garantit l'un et l'autre. Nous pouvons lire l'histoire humaine comme un dessein de la nature de construire l'État.

Différence entre la moralité et le droit.

L'état de droit nous oblige à agir comme si nous étions raisonnables: le droit ne se préoccupe pas de la moralité mais de la légalité des actions: le droit suppose la contrainte et non l'autonomie. Le droit civil est le droit des hommes soumis à des lois publiques de contraintes. D'ailleurs le problème de l'état est soluble même indépendamment de la morale: "Le problème de l'état est soluble même si on a affaire à un peuple de démons pourvu qu'ils soient intelligents." Kant. L'état ne se préoccupe en effet que du comportement extérieur.

=>Machiavel, pour qui tous les hommes sont méchants, le problème politique et le problème moral voilà deux choses bien distinctes.
=>Aristote: dans la cité c'est la loi qui éduque à la vertu. Cet état de contrainte n'est pas librement choisi.

Conclusion

Kant s'avance sur une corde raide: surtout ne pas tomber dans l'hétéronomie; ne pas désespérer d'un secours divin lorsqu'on s'efforce de suivre la loi morale; entrer dans une communauté éthique, une église universelle: union de tous les homme sous des lois morales de liberté.

Notes prises à un cours donné par monsieur Wilfred.