La finalité
Ne peut-on trouver
dans la nature la preuve qu'une action finalisée puisse
s'inscrire dans la nature? C'est à cette question que répond
la Critique du jugement. Là encore le point de départ
de Kant est un fait: tout se passe comme si...
On peut déduire les grandes lois physiques, on ne peut pas déduire
le vivant: nous trouvons dans la nature des choses qui ne se
comprennent pas à partir de simples mécanismes. Kant distingue
les jugements déterminants, la règle est
connue avant le cas particulier et les jugements réfléchissants,
le cas particulier nous est donné comme un fait. Nous sommes
alors amenés à prendre en considération des fins de la
nature: la nature comme telle n'exclut pas les fins, même la
nature comme totalité peut être interprétée comme finalisée.
Kant n'affirme pas, mais interprète de manière analogique. La
science sera toujours déterministe, le droit de la raison spéculative
doit toujours être respectée. Reste que la nature se plie à
une interprétation finaliste sur le modèle de ce que nous
nommons une fin comme volonté.
Téléologie (étude
de la finalité)
L'histoire relève
de la nature: c'est un dessein de la nature et non de la raison:
c'est l'histoire de la passion, de la violence, de l'hétéronomie:
si quelque chose s'accomplit, ce n'est pas la fin de la raison.
Tout se passe comme si la nature utilisait un double trait dans
l'homme: l'insociable sociabilité, comme
moteur de l'histoire. La fin de l'histoire c'est la réalisation
de ce qui est en l'homme en potentialité. La nature confie
l'homme à la raison et non pas à l'instinct (si la nature
avait souhaité le bonheur de l'homme, elle ne l'aurait pas doté
de la raison.)
L'histoire est la réalisation des potentialités qui sont dans
l'homme, la production de la culture. Kant reste très concret.
Quelles sont les conditions concrètes pour que la moralité
soit possible? Même si la civilisation (la culture) n'a rien à
voir avec la morale, elle en est la condition pratique: sans
aucune culture des moeurs aucune moralité n'est possible. La
nature contraint l'homme à créer une société civile
administrant le droit d'une façon universelle: maximum d'ordre
et maximum d'insociabilité = liberté. La société civile
garantit l'un et l'autre. Nous pouvons lire l'histoire humaine
comme un dessein de la nature de construire l'État.
Différence entre
la moralité et le droit.
L'état de droit
nous oblige à agir comme si nous étions raisonnables: le droit
ne se préoccupe pas de la moralité mais de la légalité des
actions: le droit suppose la contrainte et non l'autonomie. Le
droit civil est le droit des hommes soumis à des lois publiques
de contraintes. D'ailleurs le problème de l'état est soluble même
indépendamment de la morale: "Le problème de l'état est
soluble même si on a affaire à un peuple de démons pourvu
qu'ils soient intelligents." Kant. L'état ne se préoccupe
en effet que du comportement extérieur.
=>Machiavel,
pour qui tous les hommes sont méchants, le problème politique
et le problème moral voilà deux choses bien distinctes.
=>Aristote: dans la cité c'est la loi qui éduque à la
vertu. Cet état de contrainte n'est pas librement choisi.
Conclusion
Kant s'avance sur
une corde raide: surtout ne pas tomber dans l'hétéronomie; ne
pas désespérer d'un secours divin lorsqu'on s'efforce de
suivre la loi morale; entrer dans une communauté éthique, une
église universelle: union de tous les homme sous des lois
morales de liberté.
Notes prises à un
cours donné par monsieur Wilfred.
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