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PHILOSOPHIE - CLASSES PREPAS par J. Llapasset

Dualité  Autour du thème:

Dualité et  recherche du bonheur

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_____________  Perspectives par Joseph Llapasset   ______________

 

Parce que un contraire éclaire l'autre, ce qui est à cerner, posons une question propédeutique: quel est le contraire de dualité?
C'est à tort que l'on proposera "unité", car unité renvoie à une dualité (= deux éléments) ou une pluralité réunies par une synthèse.

Le contraire de dualité est "unicité" qui désigne le caractère de ce qui est unique, pour ainsi dire la solitude d'un élément. Unicité peut désigner un seul principe auquel tout peut être réduit et, par exemple, la matière, l'Idée, Dieu : la doctrine sera le matérialisme, l'idéalisme, le panthéisme.

Le déterminisme vital ne saurait se concevoir sans un tel  monisme, puisqu'il n'admet qu'un seul principe constitutif. On mesure l'enjeu du choix entre le monisme et le dualisme! Posons par définition universellement admise que dualité et dualisme sont des synonymes qui ne diffèrent que par le point de vue.

Dualité désigne, au contraire de unicité, le caractère ou l'état de ce qui est double de ce qui comporte deux éléments, chacun ne pouvant être seul, mais étant pourtant différents pour ne pas dire antagonistes.

Tout problème posé par la dualité se ramène à cette question: la dualité est-elle provisoire (=> Jacques Monod) ou définitive (=> De Broglie), accidentelle ou essentielle.
Ou encore: les deux éléments de la dualité sont-ils déductibles ou irréductibles l'un à l'autre.

Prenons un exemple pour illustrer cela. Si je dis, et cela est peu contestable, que l'homme est un être raisonnable sensiblement affecté, je pose en principe deux éléments indépendants, différents, qui semblent irréductibles l'un à l'autre (on ne peut être égoïste et aimer en même temps). Seul un Dieu pourrait concilier la liberté et la nature d'un être raisonnable sensiblement affecté en lui donnant, par sa toute puissance le bonheur comme récompense de ses mérites, ce qui suppose qu'il aura "serré la ceinture" pendant sa vie.

Cela revient à dire qu'il y a en l'homme une dualité: la sensibilité et l'esprit. Ce dualisme de l'être de l'homme a pour conséquence un dualisme moral conflictuel:
l'homme est l'unité de ce qui perpétuellement se fuit (l'eau et le feu, écrit Hegel), de ce qui se combat comme l'amour et l'égoïsme se font la guerre ou encore le réel et l'idéal. Ce qui laisse deviner un  dualisme entre la vérité et la réalité, un déchirement entre ce qui est et ce qui doit être: 

avec pour conséquence que l'homme, ne pouvant jamais satisfaire en même temps les deux éléments que sont le devoir et la recherche du plaisir, ne pouvant jamais suivre sa nature en faisant son devoir, l'homme pourra bien rechercher le bonheur mais la réalisation ( l'existence) du bonheur poursuivi ne sera jamais qu'une illusion, la satisfaction imaginaire d'un désir.

Je comprends bien que des prépas scientifiques attendent des pistes scientifiques sur la connaissance en général et sur des épistémologies régionales: biologie, mathématique, physique ...
Nous allons proposer des pistes dans ces directions.