Rappelons
que nous vous proposons des pistes: vous avez à
choisir, à reprendre tel ou tel aspect, en pensant par vous même,
sous le regard de tous, en vous détournant de l'opinion
particulière pour vous tourner vers une pensée universelle que
vous aurez produite. L'opinion est de l'ordre du contingent, du
devenir, la pensée est de l'ordre du nécessaire, ou du moins
de l'universel qu'elle vise.
Dans
"La paix" (coll. Optiques de Hatier) Monique Castillo
emploie deux formules qui peuvent nous éclairer sur la fin et les
moyens:
-
"S'il faut être à plusieurs pour vouloir la paix, la tâche
la plus difficile reste toujours en perspective." (page
77) et un peu plus haut:
- "Faire de la paix un objectif historique décisif
suppose une option sur l'existence possible d'un ordre mondial."
(page 53)
=>
Vous pourriez distinguer désirer la paix et vouloir
la paix. Si le désir est de l'ordre de
ce qui s'éprouve comme passion, de ce que l'imagination, qui étend
la mesure du possible, accompagne de contradictions (sans cesse
heurtées par la réalité) comme si la liberté et l'égalité
des nations pouvaient être effectivement maintenues sans
interdire aux nations le droit d'entrer en guerre et faire disparaître
leur liberté, comme si la souveraineté des nations pouvait être
sacrifiée à leur sécurité,- et la volonté est
reprise d'un désir à la lumière de l'intelligence (capacité
d'inventer des moyens pour une fin) et de la raison (le
contradictoire ne peut être pensé).
=>
Vouloir la paix, ensemble, c'est donc renoncer au désir brut
d'une paix impériale issue du désir, imposée à des vaincus par
la force, et affronter le vrai problème:
le
règne de la loi peut-il être établi entre les nations?
Autrement dit, peut-on laisser à chaque État la liberté
comme droit (inaliénable?) de décider de la guerre ou de
la paix sans passer par un ordre juridique mondial qui exige un
consentement universel à un droit universel effectivement réalisé?
=>
Si les hommes ne veulent pas la paix, c'est que la volonté de la
paix exige une options qui suppose que la contradiction entre la sécurité,
qui exige un régime juridique international et la liberté exigée
par les nations, peut être levée.
En effet, on ne peut que désirer ce qui est
impossible, on ne peut le vouloir.
Pour que cela soit possible, il faudrait "devenir autre
ou que le monde lui même soit essentiellement changé" (Aron,
Paix et guerre entre les nations, XXIV, Calmann
Levy, page 696).
=>
Sur le plan d'une nation, la solution est donnée
par l'autonomie comme obéissance à la loi qu'on s'est prescrite,
comme volonté partagée. La liberté naturelle disparaît pour
qu'apparaisse une liberté civile limitée mais réelle. Il
n'y a pas de liberté sans lois , la liberté suit le sort des
lois , selon Rousseau.
La question est de savoir si l'autonomie peut être une
conduite propre aux nations.
=>
En prêtant attention à l'expression "les hommes"
et non pas des hommes, vous mesurerez la
difficulté du problème posé par l'auteur. Il s'agit de passer
d'un héritage, les nations, à une création de soi par soi de
l'humanité. Mais l'humanité existe t-elle?
=>
Sur les trois oeuvres du programme.
-
Projet de paix perpétuelle .... noter que tout l'effort
de Kant porte sur la distinction entre la paix comme idéal de
l'imagination, songe creux, et la paix comme idéal de la raison,
possible.
Relire en particulier les articles définitifs 1 et 2 et toute
l'annexe 1. Kant,
La paix (lien
ouverture nouvelle fenêtre)
-
La paix. Aristophane montre que la paix exige une ruralité qui
n'existe pas mais qu'il est possible de réaliser, de vouloir par
une volonté partagée.
Déclarer la
paix
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Réciproque
(fruit d'un échange)
Déclaration par deux États au moins: accord librement
donné.
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Déclarer la
paix, ce n'est pas, pour cela, la faire! C'est instituer
un horizon régulateur. Il n'y a pas de concept de paix
qui comprendrait sa règle de composition et donc sa réalisation.
La paix est une Idée, un principe régulateur qui
permet d'évaluer et de juger.
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Déclarer la
paix exige un accord et donc l'existence d'échanges préalables,
d'une communication qui va se poursuivre car il n'y a
pas de paix vivante sans débats
poursuivis.
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Déclarer la
paix c'est l'arracher au devenir, aux caprices des
circonstances car c'est dire le droit,
ce qui doit être et le droit loin de pouvoir être révoqué
par le fait,( par exemple une violation), juge le fait.
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