Rappelons
que nous vous proposons des pistes: vous avez à
choisir, à reprendre tel ou tel aspect, en pensant par vous même,
sous le regard de tous, en vous détournant de l'opinion
particulière pour vous tourner vers une pensée universelle que
vous aurez produite. L'opinion est de l'ordre du contingent, du
devenir, la pensée est de l'ordre du nécessaire, ou du moins
de l'universel qu'elle vise.
Distinguer
vivre, en s'appropriant le temps, notre vie, et la
vie qui, en passant, nous tend des occasions de vivre.
Qu'attendons-nous
pour vivre notre vie?
Ceux
qui sont occupés à autre chose qu'à vivre perdent leur vie.
Pour Sénèque vivre c'est se consacrer au loisir studieux de la
philosophie, de la sagesse. Attendre de vivre c'est remettre à
demain, à plus tard ...
Épicure avait déjà dit que celui qui remettait à demain l'acte
de philosopher remettait à demain la possibilité d'être
heureux.( Lettre à Ménécée)
Lisons
ensemble le texte.
"Chacun distribue sa vie à tout venant." (III,
2) Comment ? En attendant de vivre, de vivre sa vie: on a de
bonnes raisons, on est tellement occupé!
"A cinquante ans, je prendrai ma retraite, ma soixantième
année me délivrera de toute obligation." (III, 5)
N'est-il pas ridicule de garder pour soi, pour vivre vraiment, le
rogaton, le reste de sa vie, ce temps auquel nous n'arriverons
peut-être pas!
-
Conséquences:
Les
"occupés", c'est au prix de leur vie qu'ils organisent
leur vie!
"Le
plus grand obstacle de la vie c'est
l'attente qui dépend du lendemain et perd le jour présent."
-
Alors se pose une question:
Comment vivre? Sénèque répond: "En combattant la
rapidité du temps par la promptitude à en user." (IX,
2)
=>
Les loisirs seront uniquement pour ceux qui se consacrent à la
sagesse. La vie passe et, la chose la plus rapide du monde, on ne
la saisit pas comme si elle était négligeable et comme si sa
perte était réparable! (VIII, 3).
- Conclusion?
C'est
l'attente, c'est le désir, qui nous fait refuser ce qui est donné
pour une absence. Nous préférons attendre la chance que de
saisir l'instant.
Celui qui consacrerait tout son temps à son usage personnel, qui
organiserait ses journées comme une vie entière n'aurait plus à
désirer ou à redouter le lendemain.
Ne faudrait-il pas:
- S'approprier le temps, le saisir, le faire nôtre, en user pour
nous, chaque instant devenant un instant de bonheur?
- Se réapproprier le temps en enrichissant l'instant des
relations avec les grands maîtres de la sagesse qui nous ont précédés
et s'appuyer sur le passé qui enrichit le présent pour faire se
lever l'espérance?
Nos ressources: Philo
Prepas (voir le thème -
La recherche du bonheur)
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