Rappelons
que nous vous proposons des pistes: vous avez à
choisir, à reprendre tel ou tel aspect, en pensant par vous même,
sous le regard de tous, en vous détournant de l'opinion
particulière pour vous tourner vers une pensée universelle que
vous aurez produite. L'opinion est de l'ordre du contingent, du
devenir, la pensée est de l'ordre du nécessaire, ou du moins
de l'universel qu'elle vise.
Définitions
Refus |
Action
de refuser: refuser c'est ne pas accepter de donner son
consentement à ce qui est "demandé"
d'une manière ou d'une autre. Par exemple, on refuse
l'obéissance qui est demandée par un maître.
|
Croire |
signifie:
tenir pour véritable: la croyance c'est donc ce qui est
demandé; dans tous les cas, il y a une sollicitation,
une exigence.
Pour ce qui est de croire, la question est de savoir si
cette exigence est une nécessité: dans ce cas le refus
de croire condamnerait au silence et par voie de conséquence
à la suspension de toute forme de jugement: on en
reviendrait à montrer du doigt ce qui apparaît.
|
Pour
la problématique:
Noter
que le sujet porte sur le refus de croire dans tel ou tel cas mais pas nécessairement
sur le refus de croire systématique.
1- Quelle est son origine?
2- Quelle est sa fin? L'affirmation de la liberté, du libertin?
3- La position est-elle "tenable": ne peut-on débusquer
la croyance au coeur du refus de croire?
4- Refus de croire comme refus de la crédulité (croire à), refus de
l'affirmation provisoire nécessaire à une démarche scientifique,
refus de croire en, de la foi qui fait exister autrui et le tout Autre.
=>
Le refus de croire en ce qui n'est pas justifié, comme conséquence de
la décision de s'en tenir au savoir: Dom Juan "Je sais que 2
et 2 sont 4".
=> Mais s'il y a dilemme, le refus de croire en l'un condamne à la
croyance en l'autre. Au fond, n'y a-t-il pas une préférence à
l'origine?
Précisément le problème de l'origine permet de poser un dilemme: Dieu
ou le hasard comme origine.
Si je refuse de croire en Dieu, je dois invoquer le hasard, mais le
hasard est une croyance car il porte sur le comment et ma volonté
affirme que le comment peut-être confondu avec le pourquoi!
Reste Dieu?
François Mauriac remarque que la théorie de J. Monod dans son livre Le
hasard et la nécessité, est encore plus fantastique que la
croyance des chrétiens.
=> Il y a
donc lieu de distinguer sur quoi porte le refus, sur quelle forme de
croyance et il faut interroger le refus de croire, jusqu'à débusquer
le sophiste dans son repère.
Si toute croyance est volonté de croire, le refus de croire semble
toujours possible; la liberté permettrait-elle d'affirmer que le
contradictoire est possible?
Dans le cas de la vérité formelle peut-on refuser de croire envers et
contre toutes les cohérences, la validité?
=> Dans l'existence le refus de croire en autrui n'est-il pas un préjugé,
une peur d'accueillir ce qui est mon semblable et ce qui est différent
de moi?
Citations
comme autant de pistes.
"Je
suis athée, comme je suis breton,comme on est brun ou blond, sans
l'avoir voulu .." Y. le Dantec, L'athéisme, page 10.
"Si l'on voulait faire admettre l'athéisme,il faudrait en
faire une religion. Exemple: Auguste Comte." Claude Bernard, Le
cahier rouge, page 93.
"On ne peut jamais que croire ... Toute la différence est
entre les téméraires qui croient qu'ils savent et les sages qui savent
qu'ils croient." Jean Rostand, Ce que je crois, page
13.
"Je dus donc abolir le savoir afin d'obtenir une place pour la
croyance." Kant, Critique de la raison pure, Préface
de la deuxième édition.
"La révolte athée qui ne remplace pas Dieu par une ancienne
idole ne découvre autour d'elle que l'absurdité d'un univers privé de
finalité." Etienne, Borne, Dieu n'est pas mort, page
97.
"Tout progrès est fils du doute ... L'esprit qui ne sait plus
douter descend au-dessous de l'esprit." Alain, Les Saisons
de l'esprit, page 138.
"Toute volonté de croire est inévitablement une raison de
douter." E. Rabier, Psychologie, page 270
Bonne route.
=>
La croyance http://www.philagora.net/ph-prepa/croyance/index.php
|