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Aides à la dissertation sous forme d'esquisses 

Niveau classes prépas - Colles et Dissertations par J. Llapasset

  • Francis Ponge  - La Fontaine

    "Selon moi la fonction de la poésie, c'est de nourrir l'esprit de l'homme en l'abouchant au cosmos. Il suffit d'abaisser notre prétention à dominer la nature et d'élever notre prétention à en faire physiquement partie pour que la réconciliation ait lieu."

    • En quoi cette remarque de Francis Ponge éclaire-t-elle votre lecture des fables de La Fontaine

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Rappelons que nous vous proposons des pistes: vous avez à choisir, à reprendre tel ou tel aspect, en pensant par vous même, sous le regard de tous, en vous détournant de l'opinion particulière pour vous tourner vers une pensée universelle que vous aurez produite. L'opinion est de l'ordre du contingent, du devenir, la pensée est de l'ordre du nécessaire, ou du moins de l'universel qu'elle vise.  

Vous trouverez le texte et son contexte dans l'édition de La Pléiade, Ponge, Oeuvres complètes, page 630

=> Éclairer c'est projeter une lumière sur, chasser l'obscurité, faire apparaître le sens, la signification et l'orientation d'une oeuvre, ici les fables de La Fontaine et singulièrement les livres qui sont au programme.
Dans certains cas, un contraire éclaire l'autre. 
Ici, vous noterez un schéma dans la citation: renoncer à la domination du monde par la pensée, renoncer à penser le monde en lui substituant un mécanisme rationnel, et reconnaître son insertion dans le monde. Tout cela dans le but d'une réconciliation.

=> Voilà pourquoi votre citation est extraite d'un texte intitulé: "Le monde muet est notre seule patrie."
Bien entendu vous avez le droit de manifester votre perplexité première, ou votre étonnement de voir présenter une telle citation comme susceptible de projeter une quelconque lumière sur les fables de La Fontaine.

Pour sortir de votre perplexité, il est bon de savoir comment Ponge se situait par rapport à La Fontaine, quelles étaient les raisons de son admiration pour l'auteur des fables. Voici quelques pistes: 
- Ponge se présentait comme un petit enfant en comparaison de La Fontaine.
- Son admiration pour l'auteur des fables ne s'est jamais démentie: ne déclare-t-il pas dan Le parti pris des choses, "Je préfère de beaucoup une fable de La Fontaine à n'importe quelle épopée." (Proèmes, Gallimard, page 204).
- Pourquoi cette admiration? Pourquoi préférer La Fontaine aux héros de la pensée tels que Hegel ou Schopenhauer? Parce que (ibidem, page 193) ça lui paraît: (je vous invite à tout bien peser en lisant):
1° "Moins fatigant et plus plaisant"
2° "Plus propre, moins dégoûtant."
3° "Pas inférieur intellectuellement et supérieur esthétiquement."

=> Moins fatigant parce que moins alambiqué, moins ontologique, moins enflé, moins creux finalement que les "envolées métaphysiques".
Plus plaisant parce que plus fidèle à la terre.
Plus propre car sans rien de malhonnête: ça ne sent pas la mauvaise cuisine de l'hypocrisie dégoûtante: ça lave des grandes  métaphysiques qui s'épuisent à survoler.
Pas inférieure intellectuellement parce que très élaborée dans une suite d'efforts toujours à recommencer.

=> Tiens, je parie que vous pensez au classicisme d'un Malherbe, et votre intuition est bonne: "Cent fois sur le métier remettez votre ouvrage..." Ce que Ponge appelle des brouillons acharnés.

Cette rage de l'expression vise une nouvelle étreinte avec le monde, un bouche à bouche, un corps à corps avec le cosmos: cet effort pour se rabaisser est en réalité un effort de vérité qui permet de s'insérer dans la nature. Il s'agit donc d'être envahi par le monde muet et de devenir par la poésie son ambassadeur.
Mais La Fontaine ne peut-il pas être considéré comme l'ambassadeur d'un tel monde?

Évitons le contresens sur Ponge: en réalité tout, pour cet auteur, se ramène à l'humain mais à un autre humanisme que l'humanisme nourri de métaphysique ou d'ontologie!

Vous avez donc un sujet exceptionnel qui vous invite à être exceptionnelle, qui vous invite à la réussite, à celle de Ponge comme à celle de La Fontaine qui doivent leur chef d'oeuvre à ce  qu'ils n'ont jamais accepté d'être "défaits", battus par le langage.

Pour le plan. Vous pouvez choisir un plan en trois parties:
Dans une première partie, vous expliquez, vous dépliez avec soin la citation en vous aidant bien entendu du contexte auquel je vous ai renvoyée en vous en donnant l'origine. N'oubliez pas le titre et la fin du texte.

Dans une deuxième partie, avec courage vous montrez en quoi effectivement un éclairage, pour le lecteur est projeté sur ce qui pourrait lui paraître obscur et, pour cela, au Livre IX des fables, vous lisez soigneusement le discours à Madame de la Sablière, dans son intégralité. Vous le trouverez avec son commentaire sur Philagora:
http://www.philagora.net/auteurs/la-fontaine.php  (lien ouverture nouvelle fenêtre)

Enfin, dans une troisième partie, vous pouvez vous demander ce que La Fontaine aurait pensé  d'un tel sujet.

Bon courage

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