Rappelons
que nous vous proposons des pistes: vous avez à
choisir, à reprendre tel ou tel aspect, en pensant par vous même,
sous le regard de tous, en vous détournant de l'opinion
particulière pour vous tourner vers une pensée universelle que
vous aurez produite. L'opinion est de l'ordre du contingent, du
devenir, la pensée est de l'ordre du nécessaire, ou du moins
de l'universel qu'elle vise.
Prenons
un exemple: la perfection morale consiste, pour Kant, à remplir
son devoir par devoir de manière à ce que la loi morale ne soit
pas seulement la règle mais aussi le mobile des actions.
Ce qui est fait
de bout en bout: per = complet, facere = faire.
Le terme signifie d'abord l'achèvement puis désigne le caractère
de ce qui est parfaitement réalisé: qui possède toutes les
qualités requises par sa nature. Le caractère de ce
qui est parfait
Parfait
désigne ce
qui est terminé, ce qui est complet. Accompli, c'est à dire qui
comporte tout ce qui est conforme à sa nature. Parfait désigne
aussi ce qui réunit tout ce qui peut se concevoir comme qualités.
Ce ne peut être que l'être tel que rien de plus grand ne peut être
pensé, Dieu ou encore l'Infini. L'être qui possède toutes les
perfections, qui est pleinement réel.
"Nous
sommes travaillés par la présence en nous de cette idée du
parfait, sans laquelle nul sentiment de notre imperfection de
notre aspiration, de notre existence ne serait possible."
Blondel, La pensée II, page 302.
Selon
Saint Anselme, la notion de parfait implique l'existence. En effet
un être parfait qui n'existerait pas serait un être
parfait/imparfait: c'est contradictoire.
Voir:
Descartes, Discours de la méthode, IV: "Revenant
à examiner l'idée que j'avais d'un Être parfait, je trouvais
que l'existence y était comprise en même façon qu'il est
compris en celle d'un triangle que ses trois angles sont égaux à
deux droits."
"Le
parfait n'est qu'une idée de notre esprit qui va s'élevant de
l'imparfait que l'on voit de ses yeux jusqu'à une perfection qui
n'a de réalité que dans la pensée. C'est le raisonnement que
l'impie voudrait faire dans son coeur insensé, qui ne songe pas
que le parfait est le premier en soi et dans nos idées, et que
l'imparfait, en toutes façons n'en est qu'une dégradation."
Bossuet, Elévation (deuxième.)
=
Il est possible de commencer par la lecture d'un texte clé:
Leibniz. Discours de Métaphysique, paragraphe 1, Vrin, 1984
Bonne
continuation
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