° Rubrique philo-prepas > Dissertations prépas

Aides à la dissertation sous forme d'esquisses 

Niveau classes prépas - Colles et Dissertations par J. Llapasset

Oublier (colle prepas HEC)

Site Philagora, tous droits réservés

_______________________________________________________

Rappelons que nous vous proposons des pistes: vous avez à choisir, à reprendre tel ou tel aspect, en pensant par vous même, sous le regard de tous, en vous détournant de l'opinion particulière pour vous tourner vers une pensée universelle que vous aurez produite. L'opinion est de l'ordre du contingent, du devenir, la pensée est de l'ordre du nécessaire, ou du moins de l'universel qu'elle vise.

Notez bien que oublier est un verbe qui désigne ce qui arrive à quelqu'un et qu'il ressent soit comme une passion déplorable, soit comme une action dont il s'enorgueillit. 
Par exemple: je l'ai oublié, cela me fait souffrir, mais je l'ai sur le bout de la langue: en attendant je constate qu'un souvenir me manque, qu'un souvenir n'a pas été rappelé, que ce manque soit dû à une absence de rappel spontané, immédiat plutôt, ou à l'échec du rappel volontaire que je voulais effectuer.
Mais je l'ai oublié, le tort que vous m'avez fait, marque une action que l'on affirme avec d'autant plus de force que l'oubli n'est peut-être pas si parfait que ça.
Je l'ai oublié, peut aussi signifier, une étourderie, un manque d'attention, une faute: une distraction, une négligence et / ou un manquement. C'est de l'ordre de la faute.
Mais cela nous oriente vers une relation à approfondir entre oublier et ce niveau de la conscience qui consiste à faire attention.

-> On n'oubliera pas le processus volontaire par lequel on décide d'oublier et on s'efforce d'oublier, de tourner la page, de pardonner, ou tout au moins de se débarrasser de ce qui pourrait infester notre présent:
oublier pour exorciser le ressentiment.

-> Oublier comme passion, souffrance devant l'épreuve de l'absence ou de l'échec:
N'est-ce pas un problème de fixation et d'effacement qui nous renvoie à la matérialité d'un corps que nous subissons?

-> Mais plusieurs faits mettent en cause ce réductionnisme qui ne convient qu'à l'oubli pathologique. (de l'ordre de la passion absolue et qui ne relève donc pas du verbe oublier)
= L'imminence de la mort provoque souvent le rappel de souvenirs à la conscience.
= Dès qu'un souvenir se remet à compter dans son rapport à notre horizon, il réapparaît: l'absence et l'échec marquent d'une certaine manière que le souvenir existe toujours, puisqu'on le recherche.
= Oublier consisterait à empêcher le passé de s'affirmer pour lui même: seuls les souvenirs utiles pour mieux cerner l'actualité seraient activés. En ce sens Lavelle dans L'erreur de Narcisse, page 115, écrit: "L'oubli nous rend à la présence de ce qui est, en nous retirant à la présence de ce qui n'est plus." Il accompagnerait donc l'attention comme une condition.
= Tout oublier serait-il significatif d'un refoulement?
Loi de conservation de l'énergie: l'énergie non dégradée se conserve: chez un enfant, une émotion peut dégager une énorme énergie, surtout si elle n'est pas dégradée par la parole, si, par exemple, il n'exprime pas son dégoût.  Oublier, de l'ordre de la passion, de ce qu'on souffre, est une conséquence de l'accumulation d'une telle énergie. L'abréaction sera provoquée par le rappel du souvenir refoulé lors d'une cure psychanalytique ou d'une séance en groupe. Le patient en réagissant brutalement dégrade l'énergie,qui s'était conservée, en retrouvant un souvenir qui vient habiter sa conscience. En ce sens oublier serait s'évanouir à une réalité que l'on ne retrouverait plus à cause du poids de l'énergie non dégradée.

-> Oublier ce peut être aussi une action volontaire.
Certainement pas en voulant oublier: cela semble impossible car en tentant de nous débarrasser d'un souvenir, nous nous attachons à lui  en le mettant au foyer de notre conscience, en y prêtant attention, en lui donnant de l'importance ce qui est la meilleurs manière de ne pas l'oublier: pourtant cet échec est riche en orientation pour savoir ce que cela est "oublier". Il faudrait que ce soit le souvenir qui se détache, c'est à dire qui perde progressivement de l'importance grâce à un infléchissement de notre vie. Comment cesser de penser à? Comment ne plus s'occuper de? 
Dans le drame de l'amour non partagé, comment oublier ce à quoi tout nous ramène, la personne qui ne veut plus de nous.
L'oubli volontaire doit passer par le détour d'une liberté qui en choisissant, se choisit, qui change d'horizon et de route, ce qui fait que le souvenir passe d'abord dans la conscience marginale, puis dans le préconscient, enfin dans des sortes de limbes: nous en voilà débarrassé. 

Un oubli est proportionnel au désintérêt que nous portons au souvenir oublié.

=> Oublier est-ce s'oublier soi même, oublier une part de soi même...
Oublier est-ce oublier les offenses ... 
Si les souvenirs tombent dans l'oubli, pourquoi essayer de les oublier?

=> Tout peut-il être oublié, s'il y a un devoir de mémoire? Problème de la prescription, des crimes contre l'humanité ...

Conclusion: Bilan=> Conséquences Théorique? Pratique?=> Enjeu . Bilan

... Oublier est-ce la condition de la vie humaine ?  
...  Faut-il effacer le passé pour construire l'avenir?

° Rubrique philo-prepas > Dissertations prépas

2010 ©Philagora tous droits réservés Publicité Recherche d'emploi
Contact Francophonie Revue Pôle Internationnal
Pourquoi ce site? A la découverte des langues régionales J'aime l'art
Hébergement matériel: Serveur Express