Rappelons
que nous vous proposons des pistes: vous avez à
choisir, à reprendre tel ou tel aspect, en pensant par vous même,
sous le regard de tous, en vous détournant de l'opinion
particulière pour vous tourner vers une pensée universelle que
vous aurez produite. L'opinion est de l'ordre du contingent, du
devenir, la pensée est de l'ordre du nécessaire, ou du moins
de l'universel qu'elle vise.
=
Peut-être faudrait-il tout simplement réfléchir sur la
définition du "parcours" ci-dessous:
-
ce
que je vois lorsque j'arrive pour le parcours, c'est une
étendue et en aucun cas un espace. Le terme couvrir a un
grand pouvoir de suggestion. Ce que l'on recouvre, on le
parcourt d'un seul trait pour ainsi dire.
-
Je
peux donc distinguer l'étendue qualitative que j'atteint par
ma sensibilité, l'espace quantitatif que je conçois pour
déterminer le parcours et enfin le mouvement d'u mobile qui
le parcourt.
Je me rend compte que l'étendue est une puissance, que
l'espace est un concept qui permet de déterminer l'étendue
et de la remplacer par un équivalent métrique, enfin que le
mobile accomplit un mouvement: un mouvement ne se définit
pas, il s'accomplit.
J'ai
pour ainsi dire dégagé trois strates différentes.
= Le
parcours: c'est la distance déterminée qu'un coureur,
qu'un cheval doit couvrir dans une épreuve.
Le parcours est perçu comme un tout continu. L'espace à
parcourir est continu.
Ou
bien ce tout est divisible à l'infini (1)
Ou bien il est constitué d'éléments indivisibles (2)
Voici
trois pistes possibles.
=>
Zénon d'Élée :
Ou
le continu, (l'espace et le temps ) est divisible à
l'infini
Ou il est constitué d'éléments indivisibles
Or
dans l'une et l'autre hypothèse, le mouvement est
impossible |
vous
trouverez facilement des informations sur la
dichotomie, l'Achille qui correspondent à la divisibilité
à l'infini du tout.
Sur la flèche et le stade qui
correspondent au tout constitué d'éléments indivisibles.
Dans
les deux cas, le mouvement est impossible.
=>
Vous pourriez vous intéresser ensuite à la distinction d'Aristote
entre l'acte et la puissance. Grâce
à cette distinction, Aristote résout les apories de Zénon d'Élée.
En effet, si on ne distingue pas la divisibilité comme puissance
et la division réalisée en acte, on tombe dans l'aporie.
Mais
le continu n'est pas composé de parties en acte; les parties sont
en puissance. Si on a soin de faire cette distinction, il n'y a
plus d'impossibilité du mouvement. Si, au contraire, on ne fait
pas cette distinction: on obtient un mobile confronté à un
nombre infini de parties en acte, réalisées. Évidemment le
mobile ne peut effectivement effectuer le parcours.
=>
Bergson:
il serait intéressant de saisir les arguments de Bergson pour
résoudre les apories:
-
D'abord
dans l'Essai sur les données immédiates de la conscience:
Zénon confond espace et mouvement (Édition du Centenaire,
page 76)
-
Ensuite
dans Matière et mémoire: successivement, la
dichotomie, l'Achille, la flèche, sont examinées au
chapitre IV (Édition du Centenaire, page 324 à 333)
Vous avez à vous
référer aux problèmes de l'espace, sans oublier que l'espace
est lié au temps.
=
Pistes: En
acte / En puissance |