Rappelons
que nous vous proposons des pistes: vous avez à
choisir, à reprendre tel ou tel aspect, en pensant par vous même,
sous le regard de tous, en vous détournant de l'opinion
particulière pour vous tourner vers une pensée universelle que
vous aurez produite. L'opinion est de l'ordre du contingent, du
devenir, la pensée est de l'ordre du nécessaire, ou du moins
de l'universel qu'elle vise.
Commencez
par lire: Le
sacré aujourd'hui (lien
ouverture nouvelle fenêtre)
Vous avez
d'abord à mettre de l'ordre dans la confusion qui mélange
trois termes. En effet c'est de l'analyse des termes du
sujet que jaillit la problématique: vous ne trouverez un
"choc" que si vous les distinguez.
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Une
difficulté.
= Sacré et tabou
sont à distinguer même s'ils ne font qu'un, dans l'usage des
termes: en effet, l'un comme l'autre sont l'effet de l'attribution
de propriétés occultes à des êtres ou à des personnes.
Tabou
= désigne ce qui est mis à part, de
côté, comme ne pouvant en aucun cas faire l'objet d'un
usage profane (profane = qui reste devant le
temple, qui ne le concerne pas, s'oppose à sacré). Tabou désigne
donc ce qui est retiré, consacré, mais aussi ce qui es inquiétant:
ce qui est interdit à tout espèce d'usage profane et aussi
l'interdit même.
Rapport
tabou / interdit = L'interdit
désigne ce qui est soustrait à l'usage profane par le tabou: ce
qui ne peut être accessible sous peine de souillure et d'impureté,
ce qu'il ne faut pas faire.
Il explicite le tabou, lui donne un contenu pratique.
Le
sacré = c'est ce qui, comme le feu chez les
enfants, s'adresse au désir et qui pourtant s'accompagne de
terreur (une terreur sacrée): crainte de se brûler. Il est conçu
comme source de prestige et de pouvoir: désastre en cas d'échec.
Le sacré
provoque:
=
L'étonnement |
=
La réserve |
=
Le respect |
=
L'avidité |
=
L'attirance |
=
La crainte |
=
La curiosité |
=
L'inquiétude |
Rapport
interdit / sacré ?
Rapport de
conséquence:parce que le sacré est source de malédiction
pour les profanes que nous sommes, Il ne peut que nous écarter
(interdit), tout en restant "objet d'amour et de désir"
(Durkheim, Sociologie et philosophie, page 68).
L'interdit serait un effet qui invite à une
purification et à une initiation.
L'interdit pratique met en évidence la valeur absolue de ce qu'il
interdit.
Sans l'interdit la transgression ne peut apparaître, elle serait
inconsciente et donc vaine.
Questionnement
possible:
= Sur le problème de l'ordre de
priorité d'apparition: d'abord, l'interdit puis le sacré
ou alors d'abord, le sacré puis l'interdit?
Mystère: si chacun est la condition de l'autre, comment penser
une génération de l'un et de l'autre contemporaine.
=
Peut-il y avoir un sacré sans interdit? Peut-il y avoir un
interdit sans un sacré?
Comment une force peut-elle prendre forme sans une frontière?
Si l'homme se détourne résolument du sacré, l'interdit
devient-il inutile?
=
La piste que vous proposez est bonne: suivez-la : "l'interdit
est il nécessaire au maintien du sacré?"
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