Rappelons
que nous vous proposons des pistes: vous avez à
choisir, à reprendre tel ou tel aspect, en pensant par vous même,
sous le regard de tous, en vous détournant de l'opinion
particulière pour vous tourner vers une pensée universelle que
vous aurez produite. L'opinion est de l'ordre du contingent, du
devenir, la pensée est de l'ordre du nécessaire, ou du moins
de l'universel qu'elle vise.
=
Quel est le problème? Il tient peut-être à ce que l'homme est
un être raisonnable sensiblement affecté: pour déterminer ce
qu'est l'intellectuel, il faudrait isoler son essence. Or
l'intellectuel est toujours entre son autonomie et l'action
qu'on lui demande de diriger, entre son intellect, sa culture,
et la réalité politique. C'est le problème que pose le sujet.
Cela
se voit bien lorsqu'on considère que l'intellectuel est souvent
celui qui cherche à connaître les choses, mais est incapable de
les vivre. Souvent il se met à part d'une conversation car elle
lui semble vaine. Pourtant, pour entraîner, il faut faire un bout
de chemin avec ceux que l'on veut entraîner.
C'est
comme si l'intellectuel était engoncé dans son intelligence,
comme s'il était paralysé. Dans son livre L'intellectuel
(page 56), A. Cartault le définit comme quelqu'un qui préfère
son intelligence à toutes les autres facultés "qui
s'efforce de la porter en lui à son développement le plus normal
et le plus complet, qui l'emploie à la recherche désintéressée
du vrai par l'application rigoureuse des méthodes
scientifiques."
L'intellectuel
apparaît au XX ème siècle. Il n'est pas exempt d'une certaine
fatuité. Il
est écartelé entre des recherches abstraite qui l'éloignent des
réalités concrètes et un pouvoir pratique que l'on attend de
lui. Il a des dispositions et des aptitudes pour les idées
générales et abstraites et les recherches théoriques.
Il
est possible de dire que l'intellectuel est celui chez qui
prédomine la vie intellectuelle, celle qui se rapporte à la
connaissance ou à l'intelligence.
Pourtant,
ce qui justifie le savoir c'est le pouvoir qu'il donne.
Vous
pouvez insister sur l'efficacité du savoir: le Savoir n'est pas
fondé sur une justification rationnelle et expérimentale, il est
en fait fondé sur le pouvoir qu'il assure: "ça
marche". Pour savoir que je sais, ne dois-je pas exercer mon
savoir pour voir s'il a une efficacité. Or ce n'est pas à un
savoir que veut accéder l'intellectuel: il ne peut donner que ce
qu'il a, les fruits d'une recherche purement théorique et
désintéressées!
"En
sommes, nous sommes voués à devenir des intellectuels en
puissance. Seulement, l'intellectuel fait peur, il n'est plus
conforme à l'identité de la stabilité politique que nous vîmes
jadis." Timée
=>
IL est possible d'adopter un plan progressif en partant de ce qui
n'est pas et arriver à ce qu'il est.
Bon
courage !
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