Rappelons
que nous vous proposons des pistes: vous avez à
choisir, à reprendre tel ou tel aspect, en pensant par vous même,
sous le regard de tous, en vous détournant de l'opinion
particulière pour vous tourner vers une pensée universelle que
vous aurez produite. L'opinion est de l'ordre du contingent, du
devenir, la pensée est de l'ordre du nécessaire, ou du moins
de l'universel qu'elle vise.
Citations:
"A
ces passions, nous joindrons la tristesse; dont nous pouvons dire
qu'elle naît seulement de l'opinion, et de l'erreur qui en suit."
Spinoza, Court traité, Chapitre VII, 2
"Chacun juge d'après son naturel propre de ce qui est
bon. Donc l'ignorant qui a fait du bien à quelqu'un l'estimera
d'après son naturel propre, et s'il le voit moins estimé
par le bénéficiaire, il sera attristé." Spinoza, L'éthique,
Quatrième partie, Proposition LXX
Une
passion a pour caractéristique d'être subie:
on souffre
une action qui ne vient pas de nous et la tristesse est la conséquence
de la passivité éprouvée.
Au contraire l'action est joie car elle vient de moi: en agissant
je me choisis par mes choix.
Cela
est-il dans l'ignorance?
Distinguer l'ignorance subie et l'ignorance reconnue:
cette dernière n'est déjà plus une passion.
L'ignorance subie ne sait pas qu'elle ignore, elle croit savoir,
elle subit l'action de ce qu'on lui dit, de ce qu'on lui montre:
quand elle croit agir en fait ce n'est pas elle qui agit, elle réagit,
elle ressent ce qu'elle a souffert, son présent est infesté par
son passé, elle ne sait pas oublier puisqu'elle ignore ses
erreurs. N'étant à l'origine d'aucune de ses actions l'ignorant
ne peut qu'être triste. Refusant l'action il refuse le projet et
ne peut tenter que de revenir en arrière: c'est impossible.
L'ignorance
se transforme en fanatisme, cette figure de l'égoïsme et de la
violence.
Tristesse accompagne l'ignorance qui dans la réalité
doit toujours demander le chemin qu'elle ne verra jamais si le
concret n'est tel que par l'abstrait.
L'homme égaré qui ne sait où il va.
Une
piste.
Est-ce
l'ignorance de ce que nous sommes qui fait la force de nos
passions?
Que sommes-nous? des êtres raisonnables sensiblement affectés.
Nous n'avons pas d'essence, de nature humaine, mais nous sommes
des personnes fin en soi, capables de se faire par des projets.
Cette liberté, nous devrions la reconnaître par la pensée réfléchie
et prendre confiance en nous: autrement dit la connaissance libère
des passions et de la tristesse dans la mesure où elle nous
assure que nous sommes autre chose qu'une force qui va sans
savoir où elle va.
Plus
simplement: nous sommes existence, liberté. L'ignorance de nos
possibilités fait la force de nos passions : quelqu'un qui n'a
pas confiance en lui échoue...
Voir
le repère: Croire
/ savoir / ignorer
"L'ignorance
est-elle source de modestie ou de vanité?"
Distinguer
l'ignorance qui ignore qu'elle est ignorance et l'ignorance
reconnue... Par exemple :
== L'acte de philosopher commence avec la distinction de l'opinion
et du savoir justifié, la découverte de son ignorance
creuse un désir, un manque éprouvé de vérité et de justice.
Tout ce qui est accessible dans l'univers ne va donc plus de soi:
l'acte de philosopher va faire jaillir des problèmes et donc
exiger des enquêtes orientées par la position des problèmes.
Il n'y a pas d'acte de philosopher sans un questionnement, une
problématique.
Le problème apparaît avec l'étonnement:
l'étonnement jaillit d'un calcul déçu: comment se fait-il que
je trouve autre chose que ce que j'avais prévu?
A partir du moment où un problème apparaît, une enquête et une
réflexion paraissent nécessaires pour lui trouver une solution.
= Le vaniteux n'est-il pas celui qui ignore son ignorance
= Le modeste n'est-il pas celui qui la reconnaît?
Bonne
continuation
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