° Rubrique philo-prepas > Dissertations prépas

Aides à la dissertation sous forme d'esquisses 

Niveau classes prépas - Colles et Dissertations par J. Llapasset

" Comment l'esprit humain reconnaît-il une idée vraie? "

Site Philagora, tous droits réservés

_______________________________________________________

Rappelons que nous vous proposons des pistes: vous avez à choisir, à reprendre tel ou tel aspect, en pensant par vous même, sous le regard de tous, en vous détournant de l'opinion particulière pour vous tourner vers une pensée universelle que vous aurez produite. L'opinion est de l'ordre du contingent, du devenir, la pensée est de l'ordre du nécessaire, ou du moins de l'universel qu'elle vise.

Distinguons:
L'image, forme sensible d'une chose.
L'idée, forme intellectuelle d'une chose.
L'idée vraie, bien ajustée à la chose.

Vous pourriez peut-être articuler votre devoir à partir de la thèse de Descartes et du dépassement opéré par Leibniz de cette thèse.

I- Descartes: par le doute, arriver à l'évidence.
S'il y a un signe de l'idée vraie c'est pour Descartes, l'évidence intellectuelle. Pour peu qu'elle soit claire et distincte l'idée est vraie.
Descartes sait bien que l'évidence sensible ne saurait tenir lieu de critère pour reconnaître une idée vraie. En effet l'erreur ne consiste qu'en ce qu'elle ne paraît pas comme erreur.
De plus l'évidence sensible concerne les images et non les idées. Ce qui fait défaut c'est donc un critère mathématique ou logique.

Pour Descartes, il y a opposition entre l'idée claire et l'idée obscure, et entre l'idée distincte et l'idée confuse. L'idée distincte est celle qui est bien distinguée des autres dans la mesure  où on ne lui a rien attribué de ce qui appartient aux autres .
Le problème qui se pose à Descartes est: comment distinguer ce qui est évident des illusions qui s'accompagnent de l'évidence. Notre auteur résout le problème par le doute. Il faut arriver à l'évidence de ce qui accompagne ce qui a pu résister au doute.

L'esprit humain reconnaît l'idée vraie grâce au doute méthodique. Reconnaître l'idée vraie revient à l'esprit de celui qui sans cesse a lutté contre lui même. Descartes est un conquérant, un chevalier. Pour lui la connaissance est le résultat d'une ascèse au terme de laquelle l'idée vraie est reconnue chaque fois que l'on parle en comprenant ce que l'on dit, c'est à dire chaque fois que nous en avons l'intuition vivante. C'est là que le critère devient mathématique: parcourir rapidement par l'esprit une chaîne de déductions entre des natures simples c'est obtenir une intuition. L'intuition n'est que la saisie des natures simples au point que, en mathématiques ce que nous croyions être déduction n'est en fait qu'une intuition continuée: ainsi l'évidence obtenue est ce qui permet de reconnaître l'idée vraie.

II- Leibniz. Cet auteur cherchera le critère dans le calcul.
Il ne distingue pas l'idée claire et l'idée distincte: pour lui l'idée claire est déjà une idée distincte car elle me permet de distinguer son objet parmi les autres. Le rouge parmi les autres couleurs. 

Leibniz souligne l'insuffisance de l'idée claire car elle ne cerne pas les éléments de ce dont elle est l'idée. Nous pouvons bien reconnaître le rouge, en avoir l'idée claire, sans être capable de définir ce que cela est.
Celui qui contemple une oeuvre belle la connaît et la distingue des autres sans pour cela être capable de l'analyser, de la décomposer en éléments et de trouver la règle de composition.

=> Il faut comprendre que la confusion résulte d'une absence d'analyse. pour reconnaître une idée vraie, il faudrait être Dieu.
Imaginons que l'analyse soit poussée jusqu'au bout, alors on saurait comment reconnaître l'idée vraie car, en connaissant parfaitement les rapports entre toutes ses parties, nous aurions plus qu'une idée claire et distincte, nous aurions une idée adéquate. L'idée adéquate est l'idée vraie.
Il y a donc des degrés de connaissance: l'idée claire et distincte pour peu que j'en commence l'analyse, l'idée adéquate quand j'ai pu mener jusqu'à son terme l'analyse de telle manière que j'en connais la définition parfaite et la règle de composition. L'intuition porte donc ici non pas sur des natures simples enchaînées, mais sur des rapports nécessaires .

Comment l'esprit humain reconnaît-il une idée vraie? Quand l'idée est déduite par un calcul bien réglé. On obtient l'idée adéquate, quand on est capable, par le calcul de la résoudre en ses éléments.

Bonne continuation

Joseph Llapasset