Rappelons
que nous vous proposons des pistes: vous avez à
choisir, à reprendre tel ou tel aspect, en pensant par vous même,
sous le regard de tous, en vous détournant de l'opinion
particulière pour vous tourner vers une pensée universelle que
vous aurez produite. L'opinion est de l'ordre du contingent, du
devenir, la pensée est de l'ordre du nécessaire, ou du moins
de l'universel qu'elle vise.
Fini
= Pour les Grecs: L'homme est inachevé, imparfait--- Pour la
pensée judéo-chrétienne l'homme est une créature limitée,
secondaire,....
Remarquons
que dire un être implique que ce dont je parle ne peut être
que fini, limité: un être n'est que ce qu'il est , limité par
d'autres êtres, réduit à lui-même. Un être in fini serait
l'Être !
Réfléchissons:
=> Point de vue de l'existence:
Si connaître c'est déterminer une intuition sensible par un
concept et s'il n'y a pas d'intuition sensible de sa mort
puisque, avec elle,la sensibilité disparaît, alors, on ne peut
connaître ce que cela est la mort, on ne peut que la penser,ou
y penser. Avec la pensée apparaît la découverte de la
finitude de l'existence: l'être de l'existant est un être pour
la fin (=> Heidegger).
Avoir conscience de la mort c'est avoir conscience de la
finitude de son existence: nous savons que nous allons mourir même
si nous ne savons pas ce qu'est la mort. Une large part de la
culture et singulièrement de la culture religieuse a un rapport
avec la conscience de notre finitude. Mais quel rapport?
Remarquez que toute sépulture est d'abord un effort tragique,
parce que finalement impuissant, pour protéger le cadavre des
ravages de la nature, pour l'arracher au déterminisme auquel il
est soumis. => Par l'existence l'homme est fini, posé dans
l'ici (et donc pas ailleurs) et dans le maintenant ( et donc pas
hier ou demain): il est situé. => La condition humaine :
l'existence est radicalement contingente (= elle aurait pu ne
pas apparaître), l'homme se heurte à des limites indépassables.
=>
Point de vue
de la connaissance (épistémologique): L'homme n'a pas une
vision intellectuelle de la réalité: il construit des objets,
c'est l'architecte de son propre monde: La
connaissance est pour lui la détermination d'une intuition
sensible par un concept, ce qui l'inscrit dans une double
limitation: sa sensibilité et son entendement: L'infini , est
hors de portée d'un être raisonnable sensiblement affecté. Le
sujet ne retrouve dans l'objet que ce qu'il y a mis et ne peut
donc voir la réalité, la chose en soi, directement = encerclement
et finitude.
=>
Élargissement
possible: Pour échapper à cet encerclement, à
cette finitude, à cette interdiction, à cette privation de l'être,
il faudrait s'affranchir de l'objectivité de l'objet celle qui
marque profondément les présupposés de l'esthétique
kantienne. Dans les deux textes proposés à votre lecture,
Heidegger et Merleau-Ponty ont tous les deux "dans le
collimateur" la théorie de l'objectivité:
- Heidegger pose comme condition, pour traiter la question de
l'oeuvre d'art, l'évacuation de l'esthétique. Il s'agit de
retourner à ce qu'il considère comme la techné grecque, dévoilement
de l'étant, source d'étonnement, essence du savoir.
La techné n'est pas la technique moderne car la technique
moderne n'est que le dernier avatar de l'objectivité qui
manipule, détruit, sépare, et plonge l'homme moderne dans
l'effroi. Évacuer l'esthétique, c'est d'ailleurs du même coup
évacuer l'objectivité dont elle est nourrie: elle sépare définitivement
l'homme du monde et se trouve être l'alliée de la technique:
technique et esthétique sont des conséquences de l'objectivité.
- Pour Merleau-Ponty, il s'agit aussi de sortir du cercle de la
représentation en poussant ferme du côté de l'esthétique au
point de remanier complètement ce concept. Un sentir
originaire, celui du corps opérant, "un entrelacs de
visions et mouvements", forment un tissu .. Il faudra donc
enlever à l'oeuvre d'art son caractère d'objet en la " dé-s-oeuvrant".
=> Pour
débuter: vous pouvez partir de l'angoisse ou mieux de
la déréliction (=> sentiment d'être abandonné, absurde,
sans signification ni fondement),. En posant la question de
l'origine d'un tel sentiment vous abordez le vif du sujet....
Pistes:
- Pascal: savoir
et ignorer
- Kant: Critique de la Raison Pure.
- Kierkegaard: L'homme est essentiellement fini en face de
l'absolu qui a sa raison d'être en soi.
- Sartre: L'existentialisme
est un humanisme
=
Bonne continuation |