Rappelons
que nous vous proposons des pistes: vous avez à
choisir, à reprendre tel ou tel aspect, en pensant par vous même,
sous le regard de tous, en vous détournant de l'opinion
particulière pour vous tourner vers une pensée universelle que
vous aurez produite. L'opinion est de l'ordre du contingent, du
devenir, la pensée est de l'ordre du nécessaire, ou du moins
de l'universel qu'elle vise.
On
se croirait à un cours de morale, devant une maxime bien frappée
de la marque du stoïcisme.
Essayons d'y voir plus clair avec un tableau de définitions
Il faut |
On peut comprendre: si on veut être
heureux, alors il est nécessaire de le vouloir et d'y
mettre du sien. On peut aussi comprendre: c'est un devoir
de... ...
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Vouloir |
Ce n'est pas un désir mais une reprise
d'un désir par la volonté: autrement dit le désir d'être
heureux propre à tout être humain, s'il est réduit à
lui même, ne suffit pas: être heureux ce n'est jamais
une donnée, une passion, mais toujours le fruit d'une
conquête, d'une action. On ne cherche pas à être
heureux comme on cherche un trésor dans un coffre, être
heureux ça se recherche.
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Être heureux |
Il ne s'agit pas du bonheur qui dépend
de la bonne heure et donc de la chance, du destin ou du
hasard comme on on veut, mais il s'agit de la vie la
meilleure possible.
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Y mettre du sien |
Signifie d'abord s'engager, s'impliquer
mais aussi composer avec la nature et son ordre ou avec
autrui et ses désirs. Composer avec ce qui ne dépend pas
de nous, l'ordre du monde, faire des concessions à la
liberté d'autrui.
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On
voit bien que la maxime s'inspire du stoïcisme:
Vouloir
faire ce qui dépend de nous et composer avec ce qui ne dépend
pas de nous quitte à commander à la nature en lui obéissant...
La
difficulté: comment être heureux si la chance, la
nature et autrui ne dépendent pas de nous?
Pour
une solution:
En faisant tout ce qui dépend de nous, de notre vouloir, et
particulièrement, en maîtrisant les délires de l'opinion,
en acceptant ce qui ne dépend pas de nous (y mettant du sien) et
en essayant de l'utiliser, être heureux devient possible.
Il n'y a pas de roses sans épines, dans la vie professionnelle,
dans la vie affective, dans nos aventures...
Pistes
vers le trois oeuvres du programme:
-
Le Clézio, Le chercheur d'or: Alexis ne
travaille-t-il pas ( et pourtant la vraie vie est ailleurs..) en
attendant que la conjugaison de son vouloir et du hasard d'une
rencontre, lui permette de naviguer et d'être heureux à la barre
du navire où il commande à la nature en lui obéissant. Il y met
du sien sur ce bateau avec la saleté des cales et la compagnie
des cafards...
=> Étudier le couple Alexis / Ouma, cerner la
qualité de leurs relations.
-
Tchékhov, Oncle Vania: On voit bien le
désir d'être heureux mais on cherche le vouloir être heureux et
le moins qu'on puisse dire c'est que Vania ... n'y met du pas du
sien. Qu'en est-il des autres?
=> Étudier le couple Elena/ Sérébriakov
-
Sénèque, La vie heureuse , De la brièveté de la
vie: il y a bien le vouloir être
heureux et l'auteur y met du sien ... il est vrai que c'est un stoïcien.
=> Étudier le couple que Sénèque forme dans une sorte de
dialogue avec ceux qui le mettent en question: en quel sens
peut-on dire qu'il met du sien, en quel sens peut-on dire qu'il
n'y met pas du sien. Fait-il des concessions?
Pour
le contenu:
=> La
recherche du bonheur
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