Rappelons
que nous vous proposons des pistes: vous avez à
choisir, à reprendre tel ou tel aspect, en pensant par vous même,
sous le regard de tous, en vous détournant de l'opinion
particulière pour vous tourner vers une pensée universelle que
vous aurez produite. L'opinion est de l'ordre du contingent, du
devenir, la pensée est de l'ordre du nécessaire, ou du moins
de l'universel qu'elle vise.
Une piste de
lecture: Bergson, Les deux sources de la morale et de la religion,
chapitre II, Du hasard, Edition du Centenaire, page 1096
à 1102
Hasard
/ chance
Le plan le plus classique
peut être ici adopté: ressemblance, différences, rapport.
Plan en
trois parties.
Pour
les deux premières parties :
cela ne pose pas de problème particulier, sinon que vous devez
abandonner l'opinion qui vous a fait immédiatement croire (sans enquête)
que les deux concepts sont, selon votre message "totalement opposés".
En effet la chance n'est qu'une détermination particulière du hasard.
-
Le hasard:
On dit un peu vite que c'est un effet de notre ignorance, ce qui
est faire belle la part de la nécessité, mais ... le hasard
n'est que le fruit de la rencontre de séries causales indépendantes,
pour nous (si l'on y tient) .
Pour Démocrite les atomes tombent = nécessité
et absence de fantaisie = retour du même par un mécanisme
sinistre.
Pour Épicure, les atomes, grâce à une sorte de
"cil", le clinamen, ne tombent pas en ligne droite: ils
se rencontrent (= hasard et nécessité puisqu'ils tombent.)
Gardez bien en mémoire "tomber" et pensez à des dès
qui tombent (si c'est 2 et 1 , je dirais c'est du hasard, si c'est
6 et 6, je dirais c'est de la chance).
D'où la contingence: ce qui aurait pu ne pas être ou être autre
qu'il est.
Dans Synonymes, III, page 312, Condillac affirme : "Le
hasard préside à tout". Nous gardons la suite
pour la troisième partie: le rapport.
Maintenant imaginons que la chute nous soit favorable = la chance
(de cadere qui signifie tomber): c'est la chute de dès favorable,
l'arrivée d'un événement heureux et inattendu.
-
La chance:
Si la chance nous donne la gloire (nous élève aux yeux des
autres), elle nous ravit: voilà pourquoi le jeu de hasard nous
arrache à l'ennui et nous plaît autant.
Si nous
perdons, ce sera par hasard, vous voyez que les deux concepts ne
sont pas complètement opposés.
Précisément,
qu'est-ce qui les oppose: leur essence ou notre réaction? Lorsque
on prête une intention au hasard => Fortune.
Pour
la troisième partie :
- La troisième partie va être plus délicate car le sujet ne donne pas
de troisième terme. En effet, vous n'avez que hasard et chance; mais si
j'ajoute la Fortune, j'obtiens:
Hasard/Fortune/chance
La chance n'étant que la laïcisation de la Fortune, la fortune
étant aussi aveugle que le hasard.
Lisons maintenant la suite du texte de Condillac: nous avions
"Le
hasard préside à tout;" Condillac ajoute:
"mais la fortune veille seulement sur les hommes pour
leur distribuer aveuglément ou capricieusement les biens et les
maux."
"Capricieusement"
? => Chance insolente, culpabilité du gagnant , dérision du
travail acharné et de l'épargne patiente.
"La
fortune" ? => Divinité qui préside aux événements
fortuits ... de manière arbitraire, selon le hasard.
- Vers un
problème: "Quelqu'un dirait que la providence était le
nom de baptême du hasard: quelqu'un dira que le hasard est le
sobriquet de la providence." Chamfort, Maximes et pensées,
II, 15.
Bonne
continuation |