Rappelons
que nous vous proposons des pistes: vous avez à
choisir, à reprendre tel ou tel aspect, en pensant par vous même,
sous le regard de tous, en vous détournant de l'opinion
particulière pour vous tourner vers une pensée universelle que
vous aurez produite. L'opinion est de l'ordre du contingent, du
devenir, la pensée est de l'ordre du nécessaire, ou du moins
de l'universel qu'elle vise.
La démocratie est un système
dans lequel la souveraineté est exercée directement par le
peuple ou par ses représentants élus. Entendons bien
"peuple" au sens de l'ensemble des citoyens qui, en obéissant
à la loi qu'ils se sont prescrites, exercent leur liberté
morale et accèdent à cette liberté en maîtrisant leur
nature, leur générosité restreinte, puisqu'ils doivent mettre
le bien commun au-dessus du bien particulier de ce qui leur plaît
ou leur déplaît.. .La démocratie est essentiellement liée à
la Raison et aux Lumières. En obéissant à la raison on vote
pour soi mais pour le meilleur de soi, pour
l'universalité de la loi dont la justification est le
bien commun.
Or
l'affectivité, au sens commun, c'est la recherche de ce qui plaît (l'agréable) et
la fuite de ce qui déplaît. (désagréable). Elle est donc
essentiellement liée au sentiment, à ce qui s'éprouve soi-même
dans l'immédiateté, l'absence de médiation et donc de lien
avec la raison.
On peut donc conclure de cela
que l'expression "démocratie affective"est une énormité,
une expression insensée: on ne peut mêler à la démocratie
qui se réalise par la médiation d'un être de raison -
(la loi pour tous = égalité et par tous = liberté) -, les préférences
de l'affectivité: ce serait préférer à la clarté du
concept, de l'esprit, la nuit de l'image, comme si on croyait
que l'une pouvait remplacer l'autre.
L'affectivité ne délibère
pas, ne pense pas, confond l'agréable et la vérité: elle est
choix immédiat, elle se choisit toujours, elle est passion,
aveuglement.
En un sens il est vrai que, en
votant affectivement pour tel ou tel candidat, on vote pour
soi mais c'est pour le pire de soi
...,la grande bête de l'opinion qui demande à être flattée,
"hameçonnée": on transforme ses besoins et ses désirs
en connaissances.
Parler de démocratie
affective c'est donc se fier avant tout au charme que l'on répand
autour de soi.
Bien entendu le candidat à
une élection qui fera croire que tout ce qu'il touche est de
l'or espère et croit en la démocratie affective.
Autre expression : mutualiser
l'affectif... Dans les deux cas on cherche à s'appuyer sur les
appétits de l'être raisonnable sensiblement affecté... Le
succès semble assuré.
A quel prix?
=> En
quoi la démocratie est-elle toujours à conquérir?
(lien ouverture nouvelle fenêtre)
=> Peut-on
réduire la démocratie à la désignation de représentant?
=> Vers la page d' Aide Affects
et politique (niveau prépas)
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