Rappelons
que nous vous proposons des pistes: vous avez à
choisir, à reprendre tel ou tel aspect, en pensant par vous même,
sous le regard de tous, en vous détournant de l'opinion
particulière pour vous tourner vers une pensée universelle que
vous aurez produite. L'opinion est de l'ordre du contingent, du
devenir, la pensée est de l'ordre du nécessaire, ou du moins
de l'universel qu'elle vise.
Regardez
votre sujet: c'est un peu comme les plateaux d'une balance.
La conjonction de
coordination et juxtapose, vous invite à exercer
votre balance intérieure, ou tout au moins à chercher des
relations, des comparaisons: qu'est-ce qui pèse le plus par
rapport à l'être, par exemple? Vous cherchez la problématique
et donc le problème puisque la problématique est le chemin qui mène
à un problème. Mais, vous devez commencer par un tableau de définition
le plus fouillé possible pour saisir un choc entre les deux
termes d'où jaillira votre étonnement, un comment se fait-il
que? et l'amorce d'un problème qui appellera une solution. Vous
comprendrez qu'il est impossible de s'étonner si on n'a pas déterminé
les termes en question et si on n'a pas calculé!
Commençons
donc par un effort de définition:
- En latin causari
signifie faire un procès, conduire une affaire donc, une affaire
au sens de cause, chose.
- Causa désigne la cause et le procès:
on défend une cause.
Ce latin Causa a donné cause et
chose. Nous voilà dans le sujet...
- La chose désigne l'affaire d'un procès, puis tout objet de
pensée. Attention, non pas une idée mais ce que l'on connaît du
dehors: les choses exigent que l'esprit sorte de lui même pour
observer, pour expérimenter ... en quelque sorte mener une enquête.
- La cause est ce qui fait qu'une chose est ce qu'elle est ou ce
qui fait qu'elle agit: c'est aussi bien l'origine, tout ce qui
contribue à la constitution d'un être.
Problématisation:
Le sujet
juxtapose d'une part ce qui apparaît à l'observation et à l'expérience:
les choses, les objets et d'autre part, les causes, mais qui a
jamais vu une cause? Alors que la chose relève
du comment, de ce qui peut être déplié, expliqué, la cause relève
du pourquoi, de l'origine. Un auteur peut nous orienter dans notre
effort de problématisation, Hume.
"Si l'on définit
une cause ce par quoi quelque chose existe,
qu'entend-on par ces mots par quoi?"
(Enquête sur l'entendement humain, VIII, 1, note, page 145).
Autant dire qu'on met sur le même plan ce qui relève de la métaphysique
et qui va nous obliger à remonter à une cause première, causa
sui, ce à quoi rien de sensible ne correspond, et une
intuition sensible déterminable par un concept, un objet de
connaissance, une chose.
Plus étonnant
encore, Leibniz écrit: "La cause dans les choses répond à
la raison dans les vérités."; étonnant que la cause soit
dans les choses! Toute cause n'est-elle pas antécédente?
Deux problèmes
semblent déjà se dégager en ce qui concerne le rapport entre
les causes et les choses:
comment se fait-il qu'on attribue l'existence d'une chose à une
cause sans avoir aucune idée de ce qui peut amener à
l'existence?
Dire que la cause
est dans la chose, n'est-ce pas renvoyer à une création continuée
et donc à la causa sui seule capable de cela?
Si on réduit la
causalité à une simple succession, il n'y a plus de mystère
mais il n'y a plus, non plus, de relation constituante: on a peut-être
identifié la cause à une chose antécédente.
Le sujet devient: Les choses et les choses! Nous voilà confrontés
au difficile problème du commencement!
Bonne
continuation
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