Rappelons
que nous vous proposons des pistes: vous avez à
choisir, à reprendre tel ou tel aspect, en pensant par vous même,
sous le regard de tous, en vous détournant de l'opinion
particulière pour vous tourner vers une pensée universelle que
vous aurez produite. L'opinion est de l'ordre du contingent, du
devenir, la pensée est de l'ordre du nécessaire, ou du moins
de l'universel qu'elle vise.
Étonnez-vous
de la question posée:
Le bonheur c'est au moins la satisfaction de notre nature
et notre essence n'est-ce pas le désir? Comment parler sérieusement
de renoncer à nous même?
Passer
par signifie en effet, ici, exiger, avoir pour condition
"sans laquelle non": condition nécessaire qui
accompagnerait le bonheur et sans laquelle il ne pourrait apparaître,
même s'il ne se réduit pas à elle. La question mérite-t-elle
notre attention si elle est contradictoire?
Quelques pistes pour le mouvement du
devoir.
1
Or il y a bien des raisons d'affirmer que le
bonheur passe par le renoncement à ses désirs:
- Comme état de satisfaction complète, comment le bonheur
pourrait-il être 'accompagné des désirs qui sont autant d'épreuves
où on éprouve le manque, la soif: les désirs ne sont-ils pas
habités par le mauvais infini qui leur fait par essence, négliger
le donné, le" pré", pour exiger toujours ce qui se
refuse, ce qui n'est pas donné, pour préférer l'absence à la
présence et en particulier les êtres de fuite. (=> Ouma dans Le
chercheur d'or de Le Clézio)
-
C'est dans la misère et dans la peine que nous
installent nos chers désirs.
- Le désir n'attache-t-il à autrui et à ses caprices
2
Mais
renoncer à ses désirs ne reviendrait-il pas à renoncer à soi même,
à toute forme d'affirmation, à toute béatitude et à toute
joie?
3
Pour
nous sortir de l'embarras dans lequel les deux premières parties
nous ont plongés:
ne faudrait-il pas distinguer, avec Sénèque, ce qui dépend de
nous et ce qui ne dépend pas de nous. Épicure, dans La lettre à
Ménécée, nous conseille d'écarter tout désir qui serait vain
parce qu'il ne dépendrait pas de nous de le réaliser
effectivement. A quoi bon désirer l'immortalité de l'âme si sa
réalisation était impossible dans la mesure où l'âme n'est
qu'un composé matériel et dans la mesure où les dieux,
bienheureux et immortels, n'entendent pas nos prières. Renonçons
à ce genre de désirs qui nous tourmentent et nous mettent dans
la peine inutilement (=> Tchékhov, Oncle Vania) .
Mais renoncer aux désirs qui sont vains, ce n'est pas renoncer à
ses désirs, à la joie de comprendre, aux désirs
dont la réalisation dépendent de nous dans un mouvement de
l'existence qui ne s'arrête jamais à l'avoir
mais se rapproche de plus en plus de l'idéal désiré.
La recherche du bonheur est recherche de liberté et d'expansion
(=> Le chercheur d'or)
Conclusion:
Bilan=> Conséquences Théorique?
Pratique?=>
Enjeu
Bilan:
-
Le bonheur passerait donc par le renoncement aux désirs vains qui
nous habitent sans être vraiment nôtres, mais à la condition
d'effectuer la reprise de certains désirs que nous faisons
nôtres en les choisissant parce qu'ils sont possibles
chaque fois qu'ils portent sur un objet dont la poursuite et la réalisation
progressive dépend de nous: désir de liberté par la
connaissance, désir d'un bonheur partagé dans l'amour, désir de
justice.
Pour
le contenu:
=> La
recherche du bonheur
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