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Aides à la dissertation sous forme d'esquisses 

Niveau classes prépas - Colles et Dissertations par J. Llapasset

  • Le bonheur passe-t-il par le renoncement à ses désirs ? 

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Rappelons que nous vous proposons des pistes: vous avez à choisir, à reprendre tel ou tel aspect, en pensant par vous même, sous le regard de tous, en vous détournant de l'opinion particulière pour vous tourner vers une pensée universelle que vous aurez produite. L'opinion est de l'ordre du contingent, du devenir, la pensée est de l'ordre du nécessaire, ou du moins de l'universel qu'elle vise.  

Étonnez-vous de la question posée: 
Le bonheur c'est au moins la satisfaction de notre nature et notre essence n'est-ce pas le désir? Comment parler sérieusement de renoncer à nous même?

Passer par signifie en effet, ici, exiger, avoir pour condition "sans laquelle non": condition nécessaire qui accompagnerait le bonheur et sans laquelle il ne pourrait apparaître, même s'il ne se réduit pas à elle. La question mérite-t-elle notre attention si elle est contradictoire?

  Quelques pistes pour le mouvement du devoir.

1 Or il y a bien des raisons d'affirmer que le bonheur passe par le renoncement à ses désirs:
- Comme état de satisfaction complète, comment  le bonheur pourrait-il être 'accompagné des désirs qui sont autant d'épreuves où on éprouve le manque, la soif: les désirs ne sont-ils pas habités par le mauvais infini qui leur fait par essence, négliger le donné, le" pré", pour exiger toujours ce qui se refuse, ce qui n'est pas donné, pour préférer l'absence à la présence et en particulier les êtres de fuite. (=> Ouma dans Le chercheur d'or de Le Clézio)

- C'est dans la misère et dans la peine que nous installent nos chers désirs.
- Le désir n'attache-t-il à autrui et à ses caprices

Mais renoncer à ses désirs ne reviendrait-il pas à renoncer à soi même, à toute forme d'affirmation, à toute béatitude et à toute joie?

Pour nous sortir de l'embarras dans lequel les deux premières parties nous ont plongés:
ne faudrait-il pas distinguer, avec Sénèque, ce qui dépend de nous et ce qui ne dépend pas de nous. Épicure, dans La lettre à Ménécée, nous conseille d'écarter tout désir qui serait vain parce qu'il ne dépendrait pas de nous de le réaliser effectivement. A quoi bon désirer l'immortalité de l'âme si sa réalisation était impossible dans la mesure où l'âme n'est qu'un composé matériel et dans la mesure où les dieux, bienheureux et immortels, n'entendent pas nos prières. Renonçons à ce genre de désirs qui nous tourmentent et nous mettent dans la peine inutilement (=> Tchékhov, Oncle Vania) .
Mais renoncer aux désirs qui sont vains, ce n'est pas renoncer à ses désirs, à la joie de comprendre, aux désirs dont la réalisation dépendent de nous dans un mouvement de l'existence qui ne s'arrête jamais à l'avoir mais se rapproche de plus en plus de l'idéal désiré.
La recherche du bonheur est recherche de liberté et d'expansion (=> Le chercheur d'or)

Conclusion: Bilan=> Conséquences Théorique? Pratique?=> Enjeu 

Bilan: - Le bonheur passerait donc par le renoncement aux désirs vains qui nous habitent sans être vraiment nôtres, mais à la condition d'effectuer la reprise de certains désirs que nous faisons nôtres en les choisissant parce qu'ils sont possibles chaque fois qu'ils portent sur un objet dont la poursuite et la réalisation progressive dépend de nous: désir de liberté par la connaissance, désir d'un bonheur partagé dans l'amour, désir de justice.

Pour le contenu:
=> La recherche du bonheur