Rappelons
que nous vous proposons des pistes: vous avez à
choisir, à reprendre tel ou tel aspect, en pensant par vous même,
sous le regard de tous, en vous détournant de l'opinion
particulière pour vous tourner vers une pensée universelle que
vous aurez produite. L'opinion est de l'ordre du contingent, du
devenir, la pensée est de l'ordre du nécessaire, ou du moins
de l'universel qu'elle vise.
Saisissez
le mouvement de la formule:
une magnifique envolée, un rêve pris pour une réalité:
si on construisait la maison du bonheur, la maison dans laquelle
le bonheur serait pleinement vécu,... puis une retombée
brutale, un retour à la réalité.
Soulignez cet humour triste, et le ton désabusé qui nous
rapproche singulièrement de l'humour propre à Tchékhov et de
l'ambiance dans Oncle Vania.
Comme c'est bien dit, avec ce souci qu'à Jules Renard d'ajuster
l'expression à la vie telle qu'elle est, son souci de vérité, même
si la vérité est triste. Ce que l'auteur exprime ce n'est rien
de moins que l'humour féroce de la vie: pourtant, c'est drôle!
Que
suggère la salle d'attente?
N'est-ce
pas une métaphore médicale, l'attente de ceux qui veulent être
guéris, comme si le bonheur c'était d'abord d'être délivré de
la vie, mais tout en restant vivant. Le mal de vivre creuse une
attente.
N'y
a-t-il pas aussi cette suggestion: la passivité d'un patient, de
celui souffre et qui attend la "bonne heure", la chance
ou la fortune: le tragique qui environne celui qui veut être
heureux, qui y met du sien et qui pourtant est réduit à attendre
ce qui ne vient pas; en attendant Godot! Je me dépêche d'en rire
avant que d'en pleurer.
En
premier tout cela nous permet peut-être de mieux lire Tchékhov:
Dans Oncle Vania, l'action la plus généreuse
sombre dans l'alcoolisme (Astrov), le travail le plue régulier et
le plus méritoire sert à entretenir un inutile (Sérébriakhov)
au point que ceux qui travaillent en sont réduits à espérer le
grand repos: le "nous nous reposerons" final de Sonia
signifie peut-être, nous nous reposerons dans la mort, la paix
perpétuelle, mais à quel prix! Humour et désenchantement se mêlent:
la liberté n'est qu'un leurre, le désir, une source d'illusion
et la notoriété une imposture. La personne vertueuse est laide
(Sonia) et la belle Elena est
inconsistante: il n'y a pas grand chose derrière sa beauté sinon
le doute sur soi. Bien entendu, de temps en temps, un rêve les
traverse tous (et si on construisait la maison du bonheur !) mais
tout retombe bien vite selon l'ordre des choses qui n'est pas
l'ordre qu'ils pourraient mettre dans les choses.
En
second lieu, on pourrait peut être dire que Sénèque attend pour
être vertueux et heureux:
En fait il attend de sortir de la "mêlée";
ce qui revient à dire qu'il attend la mort.
Avec
Le chercheur d'or de Le Clézio, nous avons d'autres
perspectives que celle que nous donne Jules
Renard.
Dans le désir et l'exercice de la liberté, il y a déjà ce
bonheur qui, paradoxalement, est recherché. Le bonheur est plus
dans la liberté, dans la recherche, dans l'être,
que dans l'avoir qui emprisonne. Voyez l'importance du rêve vers
la fin de l'oeuvre.
Vous
avez donc:
1 - A expliquer, à déplier la formule..
2 - A en montrer l'intérêt: nous tendre des lunettes qui
nous permettent de mieux lire, de mieux sympathiser.
3 - A montrer l'éclaircie qu'ouvre Le Clézio, ce qui revient à
montrer les limites de la formule proposée.
Consultez les pages: -
- La
voie positive. Ce
quelque chose que la mer reflète
- En attendant
Godot (pour l'accroche dans l'introduction)
Bonne continuation.
Pour
le contenu:
=> La
recherche du bonheur
|