Rappelons
que nous vous proposons des pistes: vous avez à
choisir, à reprendre tel ou tel aspect, en pensant par vous même,
sous le regard de tous, en vous détournant de l'opinion
particulière pour vous tourner vers une pensée universelle que
vous aurez produite. L'opinion est de l'ordre du contingent, du
devenir, la pensée est de l'ordre du nécessaire, ou du moins
de l'universel qu'elle vise.
Pour
la problématique:
Pour construire une problématique, un cheminement vers le problème,
vers la question de la question posée, vous devez interroger le
sujet à
travers les termes qu'il emploie et un éventuel choc entre les
termes. Ici entre certitude et la vérité.
J'insiste,
le point de départ se trouve dans les termes du sujet: ce n'est
pas tant une définition (condition = ce sans quoi la recherche
n'apparaîtrait pas et obstacle = ce qui empêche d'avancer), mais
le choix de tel ou tel terme qui peut vous orienter: ce terme
apparaît au foyer de la conscience dans la mesure où votre
esprit prévoyait un autre terme: l'étonnement jaillit d'un
calcul déçu et la problématisation n'est pas loin.
Pour
la recherche de la vérité on attend le terme désir car
la vérité est une Idée, un horizon ou encore un principe régulateur,
mais elle ne concerne pas un besoin. Le désir a pour
caractéristique, au contraire du besoin de ne jamais se contenter
d'un donné et donc d'être énergie pour une recherche infinie:
c'est la vertu de marche. "La science est par essence
hypothèse et vérification à l'infini." affirme
Husserl.
Si le terme besoin étonne c'est que le besoin se
contente du milieu donné et,une fois satisfait, recherche un
autre donné. C'est l'opinion qui a besoin de certitude et qui se
contente de croire au sensible à ce qu'elle voit, à ce qu'elle
entend. L'opinion ne pense pas et ne doute pas. Pour l'opinion
loin d'être moteur de recherche, le désir est confondu avec la
connaissance. Autant dire qu'elle ne distingue pas le besoin et le
désir: le besoin de certitude est crédulité. Voilà pourquoi la
certitude est signe de pensée morte, confusion entre la vérité
et une chose comme si la vérité pouvait être donnée alors
qu'elle ne peut être que cherchée.
Vous
pouvez maintenant distinguer:
I
Un premier
mouvement immédiat qui
fait du besoin de certitude une condition pour la recherche de la
vérité: en effet il pousse à rechercher la certitude comme état
de l'esprit qui donne son assentiment sans aucune crainte
d'erreur, "pleine croyance qui exclut entièrement le
doute" selon la formule attribuée à H. Delacroix.
Dans tous les cas vous devez donner toutes ses chances à
l'opinion et chercher en quoi elle a part à la vérité.
L'erreur est une vérité partielle.
II
Un mouvement
réfléchi, animé par le doute, qui fait de la certitude un
obstacle,
car celui qui croit savoir ne sait pas qu'il croit et ne cherche
plus la vérité puisqu'il est certain de la posséder. Si
la certitude est un obstacle, le besoin de certitude est le besoin
d'un obstacle. Si vous voulez dialoguer avec quelqu'un,
dont la croyance exclut le doute, vous n'obtiendrez jamais qu'un
monologue et, s'il se tait un autre monologue (cf. Calliclès dans
Gorgias).
Pour chercher la vérité, il ne faut pas croire la posséder.
Toute raison de croire n'est-elle pas une raison de douter?
I
+
II = vous
voilà dans l'embarras devant un problème. La condition devient
obstacle dès qu'on atteint la certitude.
III
Pour la troisième partie, à vous de jouer ... Quelle
solution vous tirerait d'affaire? Une possibilité parmi bien
d'autres ...
Le besoin de certitude n'existe que pour l'opinion de ceux qui
refusent de penser, qui transforment paresseusement leurs besoins
en connaissance, qui renient l'humanité, qui cherchent à
"brouter" la vérité. Pour une existence humaine qui
pense le besoin de certitude n'existe pas: la
certitude est en effet toujours déjà donnée dans le Soi, ce qui
s'éprouve soi même, la présence à soi, l'auto affection de
l'acte de transcendance (Michel Henry), le Je suis, j'existe de
Descartes: l'existence est la première et.... peut-être la dernière
des vérités.
Ce qui existe est désir qui ouvre à l'altérité, aux échanges,
et à l'avenir. Non le besoin de certitude qui serait la mort,
mais le désir de vérité, c'est à dire la soif de l'Infini de
la Perfection, de l'Illimité. Désir fou qui n'est pas le désir
d'un fou ! Fol orgueil que l'humilité qui est vérité sauve
toujours.
I
=>
II =>
III Vous voyez que le plan découle de la problématique comme ce
qui doit être ajusté au problème. Vous
aussi, vous pouvez dire: "Je crois que 1 et 2 sont 3".
Vous
pouvez lire la page: La
certitude est-elle un signe de pensée morte? (lien
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Bonne
continuation
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