Rappelons
que nous vous proposons des pistes: vous avez à
choisir, à reprendre tel ou tel aspect, en pensant par vous même,
sous le regard de tous, en vous détournant de l'opinion
particulière pour vous tourner vers une pensée universelle que
vous aurez produite. L'opinion est de l'ordre du contingent, du
devenir, la pensée est de l'ordre du nécessaire, ou du moins
de l'universel qu'elle vise.
J'agis conformément au devoir,
cela ne m'empêche pas de laisser libre cours à ma générosité
restreinte. Mais si on exige, si une loi morale exige que j'agisse par
devoir, je risque de la trouver impossible à suivre. Serait-ce
que pour faire le bien, il faudrait renoncer à poursuivre tout intérêt
sensible?
cela ne relève-t-il pas d'une vision manichéenne
qui déclare que le principe du bien et le principe du mal sont
antagonistes et radicalement différents?
Toute: Sans exception pour
un être raisonnable sensiblement affecté.
Action: Vous avez bien vu
que c'était le point délicat. L'action ne se
dit que de l'agir humain: elle se réalise par des actes (vous
savez, ceux qui nous suivent...) ou des actions:
nous y sommes, ce dernier terme (actions) désigne ce qui a été
voulu, du point de vue de l'intériorité, de la subjectivité.
En ce sens, action dans votre sujet relève de la moralité, de
l'obligation et donc de l'intention. Le terme nous amène à
nous interroger sur les motifs et sur les mobiles, sur sa
conformité ou sa non conformité à la règle ou à l'idéal,
au bien et au mal.
est: c'est la copule d'un
jugement S est P.
manichéenne: Désigne ce
qui relève du bien OU du mal, les deux principes étant indépendant
l'un de l'autre, sans contamination possible de l'un par
l'autre: ce qui relève du bien ne saurait en même temps
relever du mal et vice versa.
Reformulons
pour mieux comprendre ce difficile sujet: toute action, sans exception
a-t-elle pour caractéristique essentielle de relever soit du bien, soit
du mal?
=>
Pour une introduction, vers la problématique:
pourquoi parle-t-on d'une bonne ou d'une mauvaise action et
beaucoup plus rarement d'un acte bon ou d'un acte mauvais? Si on affirme
que nos actes nous suivent, peut-on dire que nos intentions nous
suivent? Y a-t-il jamais eu une action parfaitement morale?
Comment assurer la relation entre la morale théorique absolue et la vie
contingente? Par une participation progressive, mais alors comment
affirmer que toute action est manichéenne? D'autre part, si nous répondons
NON au sujet, cela ne signifie-t-il pas que toute action est contaminée
par une intention qui n'a pas la pureté requise?
=>
Pour la recherche des idées:
=>
La casuistique n'est-elle pas l'application à résoudre la distance
entre l'absolu et la vie quotidienne? La casuistique n'est-elle pas
l'effort pour combler le fossé entre l'impératif
catégorique, le devoir et l'insuffisance de nos actions? Dans cet
effort ne faut-il pas reconnaître la dignité de l'homme?
=> Sartre, Les mains sales.
=> La raison d' État.
=> Pascal, qui veut faire l'ange fait la bête.
=> Aristote, La justice et l'équité: la règle de plomb.
=>
Pour une conclusion:
Dieu lui même n'écrit-il pas en lettres courbes ...?
Bon
courage !
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