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Aides à la dissertation sous forme d'esquisses 

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Colles et Dissertations par J. Llapasset

  • Toute action est-elle manichéenne?

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Rappelons que nous vous proposons des pistes: vous avez à choisir, à reprendre tel ou tel aspect, en pensant par vous même, sous le regard de tous, en vous détournant de l'opinion particulière pour vous tourner vers une pensée universelle que vous aurez produite. L'opinion est de l'ordre du contingent, du devenir, la pensée est de l'ordre du nécessaire, ou du moins de l'universel qu'elle vise.  

J'agis conformément au devoir, cela ne m'empêche pas de laisser libre cours à ma générosité restreinte. Mais si on exige, si une loi morale exige que j'agisse par devoir, je risque de la trouver impossible à suivre. Serait-ce que pour faire le bien, il faudrait renoncer à poursuivre tout intérêt sensible? 
cela ne relève-t-il pas d'une vision manichéenne qui déclare que le principe du bien et le principe du mal sont antagonistes et radicalement différents?

Toute: Sans exception pour un être raisonnable sensiblement affecté.

Action: Vous avez bien vu que c'était le point délicat. L'action ne se dit que de l'agir humain: elle se réalise par des actes (vous savez, ceux qui nous suivent...) ou des actions: nous y sommes, ce dernier terme (actions) désigne ce qui a été voulu, du point de vue de l'intériorité, de la subjectivité. En ce sens, action dans votre sujet relève de la moralité, de l'obligation et donc de l'intention. Le terme nous amène à nous interroger sur les motifs et sur les mobiles, sur sa conformité ou sa non conformité à la règle ou à l'idéal, au bien et au mal.

est: c'est la copule d'un jugement S est P.

manichéenne: Désigne ce qui relève du bien OU du mal, les deux principes étant indépendant l'un de l'autre, sans contamination possible de l'un par l'autre: ce qui relève du bien ne saurait en même temps relever du mal et vice versa.

Reformulons pour mieux comprendre ce difficile sujet: toute action, sans exception a-t-elle pour caractéristique essentielle de relever soit du bien, soit du mal?

=> Pour une introduction, vers la problématique: pourquoi parle-t-on  d'une bonne ou d'une mauvaise action et beaucoup plus rarement d'un acte bon ou d'un acte mauvais? Si on affirme que nos actes nous suivent, peut-on dire que nos intentions nous suivent? Y a-t-il jamais eu une action parfaitement morale?
Comment assurer la relation entre la morale théorique absolue et la vie contingente? Par une participation progressive, mais alors comment affirmer que toute action est manichéenne? D'autre part, si nous répondons NON au sujet, cela ne signifie-t-il pas que toute action est contaminée par une intention qui n'a pas la pureté requise?

=> Pour la recherche des idées

=> La casuistique n'est-elle pas l'application à résoudre la distance entre l'absolu et la vie quotidienne? La casuistique n'est-elle pas l'effort pour combler le fossé entre l'impératif catégorique, le devoir et l'insuffisance de nos actions? Dans cet effort ne faut-il pas reconnaître la dignité de l'homme?
=> Sartre, Les mains sales.
=> La raison d'
État.
=> Pascal, qui veut faire l'ange fait la bête.
=> Aristote, La justice et l'équité: la règle de plomb.

=> Pour une conclusion
 Dieu lui même n'écrit-il pas en lettres courbes ...?

Bon courage !