Un
livre qui vous sera précieux ... J. Payot, La croyance.
1-
"Nulle manifestation de notre personnalité n'exprime
plus adéquatement celle-ci que la croyance. Nous croyons avec
tout ce que nous sommes." (Deuxième édition, page
174). |
2-
J. Vialatoux, Le discours et l'intuition.
"Tandis que la pleine évidence s'impose comme une nécessité
à l'intelligence qui voit, la croyance se propose comme une obligation
à une pensée qui ne voit pas tout, mais à laquelle se montre,
comme une raison de croire, un ensemble suffisant de preuves convergentes."
(page 117) 3-
Pascal, Pensées.
"La volonté est un des principaux organes de la créance; non
qu'elle forme la créance, mais parce que les choses sont vraies ou
fausses selon la face par où on les regarde. La volonté qui se plaît à
l'une plus qu'à l'autre détourne l'esprit de considérer les qualités
de celle qu'elle n'aime pas à voir; et ainsi, l'esprit, marchant d'une
pièce avec la volonté, s'arrête à regarder la face qu'elle aime; et
ainsi il en juge par ce qu'il y voit." (375) 4-
Alain, Définitions.
"Les degrés du croire sont les suivants au plus bas, croire par
peur ou par désir ... Au-dessus croire par coutume et imitation (croire
les rois, les orateurs, les riches). Au-dessus, croire les vieillards, les
anciennes coutumes, les traditions. Au-dessus, croire ce que tout le monde
croit (que Paris existe, même quand on ne le voit pas). Au-dessus croire
ce que les plus savants affirment en accord d'après des preuves ... Tous
ces degrés forment le domaine de la croyance." (72) 5-
Julien Green, Journal VI
"Je me demande ce que l'on croit." (21 Décembre
1954) 6-
Max Weber, Le métier et la vocation de savant.
"... Nous savons ou nous croyons qu'à chaque instant nous
pourrions pourvu seulement que nous le voulions nous prouver qu'il
n'existe en principe aucune puissance mystérieuse et imprévisible qui
interfère dans le cours de la vie; bref que nous pourrions maîtriser
toute chose par la prévision.
Mais
cela revient à désenchanter le monde." (Le Savant et le politique, Plon, Paris, 1959) 7-
Spinoza, Traité théologico-politique (1670)
"Que si la Raison, en dépit de ses réclamations contre l'Ecriture, doit cependant lui être entièrement soumise, je le demande,
devons nous faire cette soumission parce que nous avons une raison, ou
sans raison et en aveugles? Si c'est sans raison, nous agissons comme des
insensés et sans jugement; si c'est avec une raison, c'est donc par le
seul commandement de la Raison que nous adhérons à l'Ecriture, et donc
si elle contredisait à la Raison, nous n'y adhérerions pas."
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