C)
Le Catharisme (XII
è siècle)
A
l'origine, il y a un principe dualiste:
Dès
l'origine il y a deux Églises cathare séparées. Ce
qui les distingue c'est l'importance donnée au
dualisme: les MODERES accordent prééminence à Dieu,
les RADICAUX conçoivent les deux principes créateurs
comme éternels, sans prééminence de l'un sur l'autre,
selon un dualisme radical.
=>Des
croisés (deuxième croisade) sont convertis par
des prédicateurs de la tendance modérée lors d'un
passage à Constantinople. De retour dans le midi, ils
propagent la doctrine.
=>Une trentaine d'années après, Papaniquintos,
"Évêque" cathare de Constantinople vient prêcher
le dualisme radical dans le Lauragais, près de
Toulouse. Les Modérés et beaucoup d'autres, écœurés
par l'impuissance de Rome à se réformer, se
convertissent à son prêche sans concession. Des églises
cathares du Languedoc se forment et, bien conseillées
par Papaniquintos vivent dans la paix et dans l'unité,
cette unité pour laquelle le Christ avait prié son Père.
Leur
foi pose deux royaumes: à la tête de chaque royaume il
y a un Dieu. Le royaume de lumière, de l'esprit, sans
l'ombre du mal; le royaume visible, matériel, lieu du
mal, comme perversité et souillure, répandu jusque
dans l'Eglise catholique "la grande prostituée".
A
l'origine le fils du Dieu des ténèbres, Lucifer,
aurait pénétré le royaume de lumière pour y "séduire"
les anges. Il aurait été renvoyé avec quelques anges
séduits là d'où il venait.
Il
faut comprendre que pour les cathares l'enfer n'est pas
une punition qui sera donnée aux méchants après le
jugement dernier, mais que le jugement a déjà eu lieu:
l'enfer c'est le monde.
Bien
noter que le nihilisme cathare ne porte pas sur l'être,
qu'il multiplie en donnant une réalité au mal, mais
sur les valeurs dont il proclame l'absence pour le monde
terrestre. Le catharisme témoigne d'une immense déception
des âmes qui attendaient une réforme et peut être le
recul du mal par cette réforme. L'incapacité de Rome,
l'Église du Christ, à se réformer fait pourrir l'espérance
d'améliorer le monde et jaillir l'espoir d'un autre
monde. Mais l'espoir est la malédiction du présent et
du corps.
Que
reste-t-il à l'homme?
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