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 L' ANIMAL ET L' HOMME

Pages de ressources par Joseph Llapasset

Kafka , La métamorphose. (page 1 - page 2 - page 3 - page 4 - page 5...)
La vermine parasitaire...
 

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A l'occasion de la lecture de l'acte 2 ...

 L'acte 2 nous en apprend de belles, au point que l'oeuvre apparaît, dans une lumière crue pour le lecteur du moins, comme un cri contre la famille animale, ce nid douillet et glauque pour le grouillement d'une vermine parasitaire à la générosité restreinte et prompte au mensonge, à la dissimulation...

 Le lecteur, averti par un narrateur omniscient, découvre ce que Gregor refuse de voir sous l'éclairage de la vérité. Le père, lors de son désastre financier, a dissimulé un capital qui, sagement placé, a porté des intérêt, pendant que Gregor se dévouait et se vouait à une double tâche: faire vivre sa famille et épargner de quoi rembourser la dette de son père... Tout cela a été caché à Gregor pour ne pas atténuer son ardeur à remplir un devoir d'assistance qui semblait aller de soi. Cela a permis non seulement de faire vivre la famille sur son dos, mais encore, grâce au surplus abandonné, de constituer un second capital ! La servitude de Gregor est tellement volontaire,tant il a besoin de "vivre ensemble", qu'il se réjouit de tout cela...

 Or ce devoir d'assistance qui semble ne pas avoir posé de problème à Gregor comme s'il donnait un sens à sa vie, voilà qu'il pèse désormais à cette famille. Elle lui doit pourtant beaucoup. Mais comme elle ne voit pas l'intérêt de s'occuper de "ça", elle va traîner de plus en plus les pieds et finir par souhaiter sa disparition. Il est vrai que le devoir d'assistance, dans le cadre de la générosité restreinte, porte sur le semblable et qu'il est aisé de s'en débarrasser en niant l'humanité de Gregor qui a perdu son corps vivant humain. C'est d'autant plus facile, que, ne le comprenant plus, le trio familial suppose qu'il ne les comprend plus, qu'il a perdu sa subjectivité humaine: pourquoi se gêner alors?

 Nous voyons la soeur (n'oublions pas que Kafka atteint dans cette oeuvre à l'universalité) s'interposer de plus en plus entre la mère et Gregor: ce comportement ne surprendra personne, il s'agit de rendre inaccessible celle qui est le plus susceptible de comprendre Gregor et de le respecter. C'est la meilleure manière d'avoir ses parents tout à elle. Une vermine, cette soeur,oui, un parasite obstiné et rusé, qui se cherche maladroitement comme une chrysalide.

Quant au père la comparaison entre son comportement avant la métamorphose de Gregor et après, est éloquente pour le lecteur que le narrateur informe si bien.
- Avant: fatigué, enfoui dans son lit, très tôt en robe de chambre, tâtant le sol d'une béquille ...
- A présent: un guerrier à la botte menaçante, à la poitrine puissante, en uniforme, qui bombarde son fils, d'une sévérité extrême. L'horreur, quoi!

Quant à la mère, la belle âme, les meilleures intentions se brisent sur la volonté de sa fille et dans le meilleur des cas, elle fuit dans un évanouissement complice.

 Kafka nous tendrait-il des lunettes pour voir la réalité? L'homme ne serait-il qu'un animal, naïf ou rusé, parasite , maître du mimétisme?
L'homme est un animal qui porte une exigence: le "vivre ensemble", qui est la source de son aliénation à autrui qui lui fera payer très cher une impossible reconnaissance: il se nourrit du sang et da la liberté de son entourage, sans se rendre compte que des parasites ne pourront jamais donner une reconnaissance. L'entourage, paresseux par nature se laisse faire volontiers. Comme le lierre, il enlace et s'enlace et ce qu'il embrasse dépérit. L'amour et le devoir ne sont que des ruses qui masquent mal un manque total de générosité. A l'horizon de cette caricature de l'amour et du devoir, il y a le reniement, la violence du père, la cupidité de la soeur et la disparition de la mère.

Seul, Gregor toujours prêt à assumer,  à voir sa famille sous le meilleur jour possible, se laissera mourir pour débarrasser un entourage dont il a besoin pour vivre et qui le rejette. Serait-ce que, en ne quittant pas sa famille, Gregor aurait renoncé à l'humanité?

Tout cela est absurde et le lecteur a déjà compris que c'est à mourir de rire.

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