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 L' ANIMAL ET L' HOMME

Pages de ressources par Joseph Llapasset

Kafka , La métamorphose. (page 1 - page 2 - page 3 - page 4 - page 5...)

La mort qui nourrit la vie ... 

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- L'animal et l'homme: la métamorphose .

 La métamorphose désigne implicitement la mort qui nourrit la vie. La mort de Gregor semble en effet desserrer l'étau qui étouffait sa famille: celle-ci devient alors chaleureuse, joyeuse, humaine. L'origine de cet étau reste un mystère. Une contrainte pèse peut-être sur Grete: en renonçant inconsciemment mais réellement à la prohibition de l'inceste, il n'est pas impossible que Gregor ait commencé son devenir-animal. Quoiqu'il en soit Gregor, par la mort, par la mort de l'animal qu'il est devenu devient un simple objet que l'on peut balayer, une chose, un corps parmi les corps. Et voilà l'entourage libéré du devoir d'assistance, autre trait de l'humanité.

 La métamorphose apparaît alors comme un instrument de vérité, mais d'une vérité bien déroutante car elle est multiple et change suivant les points de vue ... Le point de vue de Gregor nous est bien connu jusqu'à sa mort, mais après sa mort, le récit continuant, d'autres points de vue nous laissent dans la perplexité la plus grande. La vérité ne serait-elle qu'un flux d'apparence? Alors nous ne saurions ce qu'est l'homme et encore moins ce qu'est l'animal !
- Gregor grand généreux qui se sacrifie ou grand égoïste qui tisse sa toile de sa chambre qui a trois portes?
- Gregor une pauvre victime ou un bourreau?
- Gregor condamné à mort par un destin ("être pour la mort") ou par son entourage?
La vérité apparaît donc comme le résultat d'un choix arbitraire, d'une suite d'interactions: elle change avec le point de vue. Si nous ne savons pas ce que c'est que l'homme et ce que c'est que l'animal,  là encore, nous permet d'en savoir un peu plus. L'animal parasite, la vermine, nous apprennent beaucoup sur l'homme qui se laisse aller ou qu'on étouffe.
C'est que l'homme est nécessairement un réseau de relations et se définit donc par ses relations, la qualité de ses relations, la qualité des forces qu'il rencontre. Seul et replié sur sa famille dont il se nourrit en croyant la nourrir, Gregor se conduit en réalité comme l'animal parasite: n'ayant qu'eux pour rêver une vie de relation, il les étouffe et les transforme en pucerons qu'il élève et dont il trait quelques paroles monotones. 
La musique (le violon) n'est qu'un instrument pour garder sa soeur sous sa coupe: faire son malheur avec en prime les applaudissements de la bonne conscience. Gregor ne vit-il pas du sang de ses proches, de leur paresse animale, de leur liberté qu'il a aspirée comme un vampire?

 Dans sa chambre aux trois portes, comme une araignée qui a tissé sa toile, le voilà pris à son propre piège: il est métamorphosé en ce qu'il est: le voilà livré au devenir-animal et à la mort. Par contrecoup, l'entourage s'ouvre à la liberté et à la vie humaine, à l'allégresse, celle qu'éprouvent les convalescents dans l'ivresse de la santé retrouvée.
Mais qui aura pitié du pauvre Gregor?

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