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 L' ANIMAL ET L' HOMME

  

Pages de ressources par Joseph Llapasset

Condillac, Traité des animaux. 

(p.0 Mise à niveau - p.1 - p.2 - p.3 - p.4)

Ce qui préoccupe l'Abbé (suite)

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- Sur la fin du chapitre X

 "Il serait peu curieux de savoir ce que sont  les bêtes, si ce n'était pas un moyen de connaître mieux ce que nous sommes ... Il ne faut pas s'imaginer qu'en nous comparant avec eux, nous puissions jamais comprendre la nature de notre être: nous n'en pouvons découvrir que les facultés, et la voie de comparaison peut être un artifice pour les soumettre à nos observations." 

(T.D.A, début de l'introduction)

"Je veux, ne signifie pas seulement qu'une chose m'est agréable, il signifie encore qu'elle est l'objet de mon choix: or on ne choisit que parmi les choses dont on dispose. On ne dispose de rien, quand on ne fait qu'obéir à ses habitudes: on suit seulement l'impulsion donnée par les circonstances. Le droit de choisir, la liberté, n'appartient donc qu'à la réflexion. Mais les circonstances commandent les bêtes, l'homme au contraire les juge: il s'y prête, il s'y refuse, il se conduit lui même, il veut, il est libre."  (T.D.A, Fin du chapitre X) (Nous soulignons)

La fin du dernier chapitre fait encore apparaître l'extrême difficulté dans laquelle se trouve Condillac: il va terminer sur la réaffirmation de ce qui fait la responsabilité de l'homme, sa capacité de choisir, de se conduire moralement et de choisir le mal, de s'exposer au châtiment de la souffrance: pour la femme, tu enfanteras dans la douleur et pour l'homme, le travail, cette espèce de torture qui est la punition du premier péché. Ce faisant, il sauve la morale et Dieu, mais du même coup il renvoie l'animal au rang de ressort aveugle, car l'animal ne saurait être puni, il ne saurait donc souffrir sous peine de subir une peine qu'il n'a pas mérité.

En effet, si l'impulsion est donnée par les circonstances ... et si elle est suivie, quelle différence peut on affirmer entre l'animal et la machine ? Et, à quoi rime tout ce qu'on vient d'accorder à l'animal, les pensées, la mémoire ... ?

Dans le T.D.A, Condillac ressemble un peu à un équilibriste qui doit répondre à une triple exigence: Dieu est innocent, l'homme seul est libre, l'animal n'est pas une machine.
Reste à savoir si ces affirmations peuvent être posées à la fois, si elles ne sont pas contradictoires. A côté de l'ensemble des prières, le cri de l'innocence n'a pas fini de s'élever pour contester la justice ou la puissance divine. On le retrouvera dans La Peste de Camus devant l'innocence d'un enfant qui souffre et qui va mourir.
On le retrouve dans nos interrogations contemporaines sur les "expériences" pour des cosmétiques.
Pourquoi les animaux souffrent-ils des tourments que la stricte justice devrait leur épargner?
Pourquoi l'homme souffrirait-il des tourments pour une faute qu'il n'a pas commise et qu'un lointain et mythique ancêtre aurait commise... dans un paradis?
Mais, comme tout s'appuie sur le péché originel, la contestation ne ferait-elle pas tout s'écrouler?

Reste que, ce texte intéresse non seulement les prépas scientifique mais encore et surtout la problématique du choix.

( p.0 -p.1 - p.2 - p. 3)

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