Il
s'agira d'abord, pour le personnalisme, de restaurer la juste
place de l'idéologie. L'idéologie obéit à deux finalités,
dont la première tient à l'éthique de la "
relationalité ". L'idéologie a, en effet, pour finalité
de juger les institutions que les hommes ont créées, précisément
à l'aide de leur raison. Ce qui a été créé par l'homme
doit demeurer à son service, sous son contrôle. Il faut
s'opposer aux conditionnements créés par les institutions.
Toutes les institutions sont ici visées, qu'elles
s'inscrivent dans l'ordre étatique ou dans celui du marché.
En reconnaissant la dépendance de la rationalité envers la
" relationalité ", le personnalisme propose un
" discours sur la méthode " de l'idéologie répondant
à la préoccupation éthique suivante : pourquoi les produits
de la raison - les institutions - pourraient-ils se soustraire
aux exigences constitutives de cette même raison, à savoir
celles de la " relationalité " et de la
responsabilité pour autrui ? Cette justification de l'idéologie
qui coïncide avec son mode d'emploi se révèle décapante.
Peu de mécanismes sociaux déshumanisants (l'économisme de
la " pensée unique ", la bureaucratie,…) y résistent.
C'est
que le raisonnable (celui de la " raison droite ") y
prend le pas sur un rationalisme souvent cynique, cruel, ou
simplement indifférent. Quant à la seconde finalité de l'idéologie,
elle est d'ordre pratique. On ne peut, en effet, refaire le
monde à tout moment. Quelques idées stables sont bien utiles
pour se situer par rapport aux événements. L'idéologie représente
un instrument utile permettant de se doter de repères qui
alimentent une vision ordonnée de l'ordre social, sans tomber
dans l'esprit de système qui est le travers des idéologies
totalitaires, mais en évitant l'écueil du relativisme. On
peut mener une politique personnaliste à partir d'une idéologie
solidement campée sur ses bases d'humanisme radical. Cette idéologie
n'est pas soluble. Elle se situe, on le verra par la suite, à
distance d'un certain centrisme dont les fluctuations modérées
n'étanchent guère la soif de sens de nos contemporains.
L'idéologie personnaliste s'affirme à travers trois
principes fondamentaux, représentés schématiquement :
Les
trois grands principes idéologiques du personnalisme
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2.1
Replacer
l’Etat
au
centre de la société…
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[2.2]
…et
replacer
les
personnes au centre de l’État
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1
Economie
et
« relationalité »
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3
Subsidiarité
et
« relationalité »
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la
« relationalité »
au
cœur de
l’économie
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Nourrir
la
Solidarité
grâce
au
principe de
subsidiarité
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Vers la
Page 4 L'adversaire n'est
pas le marché mais l'individualisme marchand
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