°
Philo-prepas
=> Penser L'histoire
PHILOSOPHIE
- CLASSES PREPAS par
J. Llapasset
Penser
l'histoire
(Pour
vos problématiques : la question de la question.)
Horace
(Corneille)
Mémoires d'outre-tombe
(Chateaubriand, livre IX à XII inclus).
Le 18 brumaire de Louis
Bonaparte (Marx, traduction M. Rubel-Gallimard,
Folio Histoire).
|
Site
Philagora, tous droits réservés
©
_____________________________________________
Parce que, écrire
l'histoire a exigé un effort pour la pensée, pour mettre le
devenir dans un ordre, ce qui revenait à juger, choisir, décider
ce qui a de l'importance, il est possible d'affirmer que
"penser l'histoire" revient à penser le devenir à
partir de récits constitués par autant de pensées de
l'histoire:
Dès lors le devenir passé ne nous parvient que par des écrits.
Si choisir c'est préférer, on a écarté ce que l'on a jugé
être insignifiant. Cela pose un problème fondamental pour qui
veut mener une pensée objective de l'histoire, d'autant plus
qu'il faut avoir conçu ce qui fait qu'un événement est un événement;
à quoi il se reconnaît, quelle est sa caractéristique
essentielle. Par exemple l'originalité ou encore l'importance
des conséquences induites ou mieux le fait qu'il marque une
rupture...
Si penser l'histoire c'est bien penser une pensée de
l'histoire, accordons que penser l'histoire ce n'est jamais
penser une réalité donnée dont on pourrait espérer dégager
une intelligibilité réelle: c'est toujours penser une
intelligibilité déjà décidée dans un récit.
Cela revient
à dire qu'on n'est jamais certain de penser l'histoire comme
devenir passé, mais tout au plus ce qui a été fabriqué, ce
qui a été "fait".
|
--
|
|
A chaque époque,
une conscience historique modèle ce qu'elle considère être un
événement.
L'événement pour Corneille n'est pas l'événement pour
Chateaubriand et encore moins l'événement pour Marx.
Pour Corneille ce sera l'acte de liberté d'une vertu héroïque
Pour Chateaubriand, l'événement sera un élément d'une
fresque peinte par la Providence divine.
Pour Marx, ce sera le reflet de circonstances et de
conditions crées par le développement historique de la lutte
des classes.
|
Horace se pose
dans l'absolu de sa liberté morale comme source de son action,
Chateaubriand s'insère dans le dessein de Dieu, le seul et véritable
acteur de l'histoire à ses yeux (Providentialisme). Pour Marx,
Bonaparte est celui qui a saisi non sans avidité vulgaire une
possibilité offerte par le développement de l'infrastructure
économique et sociale d'un moment de son époque.
Ainsi Corneille pense l'histoire comme liberté, exaltation de
soi dans l'abnégation de soi. Pour Chateaubriand c'est un pèlerinage
vers l'éternité; pour Marx l'histoire est le déroulement de
la lutte des classes, véritable moteur de l'histoire.
|
Dans les trois
cas, le problème tient au rapport entre le présent et le passé,
entre les ruptures et les racines qui scandent le devenir des
hommes. Sont-ils maîtres d'eux comme de l'univers pour peu
qu'ils le veuillent, victimes d'une aliénation religieuse ou,
pire, d'une aliénation encore plus radicale à des rapports de
force qui les déterminent?
|
Page suivante: Préparer, sinon
prévoir le sujet d'un concours
-
Vers Aides
à la dissertation sous forme d'esquisses niveau
prépas
- Vers
Forum d'aide aux prépas
°
Philo-prepas
=> Penser L'histoire
|