Pour
Corneille, penser l'histoire c'est transfigurer les données
historiques contingentes, les recréer grâce à une
représentations, hymne à la raison qui atteint la vérité
au-delà de la prétendue exactitude des récits historiques.
Disons que l'histoire comme recueil de données historiques
n'est que l'occasion de dépasser la contingence et
l'irrationalité de ces données, pour s'élever à une vérité
universelle dans l'espace et dans le temps:
cette vérité
traverse de part en part la représentation selon l'ordre de la
raison qui donne une solution raisonnable aux grands problèmes
posés par le devenir historique des hommes.
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Voici quelques-uns de ces
problèmes.
- La stature de l'individu par
rapport à l'État.
- Le fondement de l'autorité: l'État de Droit divin.
- Comment recycler le héros au sein de la cité alors qu'il
revient de la guerre avec du sang plein les mains.
- Comment se fait-il que la guerre soit incontournable?
- Naissance d'une cité à l'histoire et au Droit.
- La raison d'État.
- Le passage nécessaire de la justice des clans à la justice
de l'État: le Droit substitué à la force.
- Condition des hommes "pris" dans une histoire et
leurs efforts pour "faire avec", au mieux.
- Comment concilier le bien de la cité et la volonté divine?
Exemple: la question de
l'inhumanité des guerres.
Ce sont les dieux qui sont
inhumains, ceux qui ne se heurtent jamais à un dilemme. Les
hommes ne sont pas monstrueux. Horace doit choisir entre
combattre ceux qu'il aime ou fuir. Les hommes sont souvent
placés devant un dilemme. La solution, Corneille la demande à
la raison. Horace est raisonnable, il le dit explicitement à
l'Acte IV, scène 5:
"C'est trop, ma patience à la
raison fait place."
Ainsi, il s'élève qu niveau
héroïque. Le sens de la monstruosité dans le devenir
historique, il faut donc l'attribuer à la volonté des dieux ou
aux secrets dessein de la Providence.
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