Le
malade et sa guérison !
Évolution
historique du concept de maladie
Définition de la maladie: anatomo-clinique (= autopsie des corps
et observation au chevet du malade)
Jusqu'au début du
XX è siècle, la maladie c'est le résultat d'un ajustement (empirique et
donc hypothétique) de ce qui est observable au chevet du malade (=
clinique) et de lésions anatomiques observables à l'autopsie ou à
l'auscultation du coeur et des poumons; à la mesure de réflexes, de la
tension ... , Au XX è siècle cet ajustement gagne en perfection grâce
à l'endoscopie (= examen de l'intérieur des organes et des cavités
grâce aux fibres optiques et à l'éclairage) et à l'imagerie médicale
obtenue grâce aux rayons X, aux résonances magnétiques ...
La définition anatomo-clinique s'enrichit d'une définition
biochimique des troubles fonctionnels: le diagnostic est éclairé par
des analyses de plus en plus fines:
- Troubles du métabolisme, analyse des urines et du sang.
- Les analyses atteignent le niveau cellulaire: dosages enzymatiques ...
- L'activité du cerveau et du coeur permet l'enregistrement de tracés
qui sont fonction de cette activité: cela permet de déceler des
anomalies par rapport à un échantillon.
- Les biopsies permettent des prélèvements et donc l'analyse des tissus
(histologie).
On voit que la
simple observation est remplacée de plus en plus par des observations
réelles mesurables et que l'aspect hypothétique de la maladie, souvent
fruit d'un diagnostic aventuré, tend à disparaître grâce à des
observations réelles mesurables: on est passé de l'opinion qui erre
souvent devant le visible à l'expérimentation qui relève de la théorie
et de la réalité. Cela a d'énormes conséquences sur ce qu'on appelle
le malade et c'est alors paradoxalement sa guérison qui comme un horizon
risque de se reculer sans cesse.
Nous partirons d'une opinion
répandue de nos jours: on rentre bien portant chez un médecin, on en
sort malade si bien bien que moins on voit de médecin, moins on est
malade.
Joseph
Llapasset ©
|