La
bonne question
que le médecin doit se poser: exemple
Exemple:
- Lorsque monsieur R épouse madame S,
il est timide,
travailleur, bon enfant; il se débarrasse volontiers de ses
responsabilités en acceptant que son épouse les assume. Le couple
atteint un équilibre dans un partage des tâches bien accepté par les
deux partenaires. Madame S veille à la promotion de son mari et monsieur
R se laisse guider.
Toujours soucieux
de bien faire son travail, encouragé par son épouse, monsieur R fait
beaucoup de formations et accède un beau jour à un poste de
responsabilité: il prend goût à l'exercice du pouvoir et apprécie la
prise de décision, la prise de responsabilité. Il assume les
conséquences de ses engagements. Ce comportement ne change pas quand il
rentre chez lui.
Une crise va apparaître car madame S ne comprend pas pourquoi son mari
qui l'a remerciée de prendre des responsabilités, regimbe lorsqu'elle
continue à en prendre au cours de la "conduite de la famille".
l'équilibre antérieur est rapidement rompu: désemparée madame S va
consulter.
Madame S,
incapable de penser le conflit et ce qui menace l'équilibre antérieur,
fuit dans la maladie fonctionnelle (mal au foie, coeur, estomac...). En
fait ce qu'elle fuit c'est la responsabilité de créer un nouvel
équilibre qui naîtrait d'un pouvoir partagé et qui remplacerait
l'équilibre familial antérieur: pourquoi? parce que cela exige la
modification de son statut et qu'elle tient avant tout à son statut
auquel elle s'est identifiée, d'autant que c'est pour ce statut dominant
que son mari l'a aimée dans un premier temps!
On comprend que le
médecin, dans ce cas, loin d'appliquer une science qu'il n'a pas, va
agir, pousser dans une direction, ce qui relève évidemment de la
psychologie et de l'analyse.
Fonction sociale du
médecin.
On appelle fonction sociale du médecin le fait qu'il a un champ d'action
élargi: la prise en considération de ce que le patient arrive à la
consultation avec pour "équipement" le problème vécu par le
groupe social auquel il appartient, par exemple sa famille ou encore
"son milieu de travail". Au médecin incombe la responsabilité
de choisir pour exercer cette fonction d'accompagner le repliement vers un
équilibre antérieur restauré par le patient ou de faciliter par sa
présence (en ce cas il joue le rôle d'un catalyseur), l'instauration
d'un équilibre nouveau qui remplacera l'équilibre ancien miné par la
crise qui affecte le groupe social auquel le patient appartient.
On se réfèrera
avec profit à l'article de Edmond Gillieron, dans L'expérience Balint:
histoire et actualité, Dunod, pages 223 à 246.
Joseph
Llapasset ©
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