Apostolique
qualifie un comportement animé par une foi qu s'efforce de se transmettre
, par exemple on dit que l' enseignement est un apostolat.
Comme lecture préalable, on se reportera à: M. Balint, Techniques
psycho-thérapeutiques en médecine, Petite Bibliothèque Payot, n°162.
(pages 140 à 151)
Enjeu : dans l'exposé des cas 15 et 16, M.Balint croit trouver plus
que l'illustration de sa thèse, sa "démonstration".
Sa thèse: Le médecin dans tous les cas "est obligé
d'enseigner" (page 149).
Comment enseigne-t-il? En donnant au malade un enseignement
théorique et un enseignement pratique (= qui concerne son devoir, ce
qu'il doit faire):
- En effet, il lui donne le sens de sa maladie, ce qu'elle signifie: la
compréhension de son orientation et de sa signification.
- Mais il lui dicte aussi (consciemment ou inconsciemment) comment il doit
vivre avec elle ou sans elle si c'est possible.
Qu'est-ce qui détermine son enseignement? Une Idée (mal
explicitée): le devoir, comme façon dont un patient doit se
comporter lorsqu'il est malade.
Quel est le fondement de cet enseignement? Une croyance, une foi
qui anime le médecin et que le patient doit partager; même si cette
exigence n'est pas pleinement consciente chez le médecin, elle s'exprime
par son corps, par ses paroles, par son comportement général.
Selon Balint, il
s'agit d'une "causalité" exercée par le thérapeute sur le
mode de vie du malade: ce déterminisme est probable, mais n'est pas
vraiment démontré: le passage entre ce qu'exprime le médecin (le devoir
qu'il dicte) et le mode de vie adopté par le malade, n'est pas nécessaire,
du moins selon l'observation des cas (qui s'en étonnera?). Cette relation
de causalité émerge clairement, "si on veut bien la voir" nous
dit Balint: à condition de suivre l'évolution du mode de vie du malade
en fonction de l'enseignement du médecin.
Au cours de quoi cet enseignement s'effectue-t-il? Pour Balint, à
côté d'un contact bref et intense (empathie, compassion ...) qui peut
modifier la maladie du patient et donc sa vie, un effet à long terme se
produit par des consultations prolongées et fréquentes. Le médecin
utilise ces deux formes de contact, intuitif et discursif, le second
exigeant comme tout enseignement l'attention à la particularité du
patient et la mémoire qui permette de l'étudier dans la durée.
Joseph
Llapasset ©
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