° Rubrique: http://www.philagora.net/medecine/

- MÉDECINE - par Joseph Llapasset

(Sciences Humaines et Sociales - S H S)

La psychologie médicale 

http://www.philagora.net/medecine/psychologie.php

La psychologie - Corps et émotions

L'animal et l'homme

Site Philagora, tous droits réservés ©

__________________

  De l'animal à l'homme ?

"Le logicien pourrait avertir le biologiste que ses efforts pour « comprendre» le fonctionnement entier du cerveau humain sont voués à l'échec puisque aucun système logique ne saurait décrire intégralement sa propre structure. ... cette objection logique ne s'applique pas à l'analyse par l'homme du système nerveux central d'un animal. ... Même dans ce cas, cependant, il demeure une diffi culté majeure: l'expérience consciente d'un animal nous est impénétrable et sans doute le sera-t-elle toujours. Peut-on affir mer qu'une description exhaustive du fonctionnement du cer veau d'une grenouille, par exemple, serait possible, en principe, alors que cette donnée demeurerait inaccessible? Il est permis d'en douter. De sorte que l'exploration du cerveau humain, malgré les barrières opposées à l'expérimentation, demeurera toujours irremplaçable, par la possibilité qu'elle offre de comparer les données objectives et subjectives relatives à une expérience."

Jacques Monod, Le hasard et la nécessité, page 162

Seule l'exploration du système nerveux central permettrait de saisir l'élément logique primaire, la synapse, dans lequel "réside l'ultime secret de la mémoire", pour Jacques Monod.
Cette exploration devrait être complète. Or la logique semble interdire la possibilité même de cette exploration dans la mesure où selon le théorème de Kurt Gödel (1906-1978 logicien et mathématicien) aucun système ne peut se dire complètement: en effet si un système possède n éléments pour se décrire complètements, il lui faudrait au moins n+1 éléments ce qui n'est pas le cas puisqu'il a seulement n éléments.

On pourrait supposer que le système nerveux central d'un animal pourrait permettre de s'orienter  le système nerveux central humain à la seule condition qu'il n'y ait entre lui et celui de l'homme qu'une différence de complexité, de quantité et non de nature. En tout cas, comme le système de l'animal est moins complexe que celui de l'homme, l'objection logique de Gödel ne vaudrait pas pour ce qui est de l'étude du système nerveux central de l'animal.

Mais ce qui va manquer c'est alors le recours possible à l'introspection puisque nous sommes aveugles à l'expérience consciente d'un animal. Il devient alors impossible dans l'étude de l'animal de comparer les observations réelles mesurables et les données subjectives d'une même expérience.
Force est de conclure avec l'auteur que c'est l'exploration du cerveau humain qui est possible, puisque l'accès à l'expérience consciente permet de comparer les données objectives et les données subjectives, grâce à l'introspection.

Reste que ce recours à une introspection irremplaçable sera toujours une infidélité au principe d'objectivité constitutif de la science. 

En résumé, jacques Monod commence par rappeler une première barrière formulée par le logicien; une deuxième barrière pour l'exploration du cerveau animal dont l'expérience consciente ne peut être atteinte; une troisième barrière, plus subtile, qui tient à ce que l'introspection est irremplaçable pour la comparaison des données objectives et subjectives d'une même expérience humaine.

Joseph Llapasset ©

Rubrique http://www.philagora.net/medecine/psychologie.php

° Rubrique: http://www.philagora.net/medecine/

2010 ©Philagora tous droits réservés Publicité Recherche d'emploi
Contact Francophonie Revue Pôle Internationnal
Pourquoi ce site? A la découverte des langues régionales J'aime l'art
Hébergement matériel: Serveur Express