Gardons bien dans notre mémoire cette affirmation de Bachelard au
chapitre VI, paragraphe 7 du Nouvel esprit scientifique:
"Ce n'est pas l'être qui illustre la relation mais la relation
qui illumine l'être."
Il n'y a d'être que dans un événement.
La bonne santé, pourquoi pas la santé tout court?
Comment se fait-il qu'un concept puisse changer de sens? Qualifier la
santé (bonne) n'est-ce pas en un certain sens relativiser ce qu'il y a
d'absolu dans le concept de santé défini par l'Organisation Mondiale de
la Santé:
Santé: état de complet bien être physique, mental et social et
qui ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité.
(1946)
=> Sommes-nous en présence d'un concept, ce qui prend ensemble une
diversité sensible par un point commun, ce qui est le résultat d'une
définition, ou devant une Idée, ce à quoi rien de sensible ne
correspond: une idée de la santé qui serait hypostasiée, érigée en
réalité absolue, alors qu'elle est une valeur prescrivant ce qui doit
être et en aucun cas ce qui est.
Est-ce le fruit d'une connaissance, de la détermination d'une intuition
sensible - ou le fruit d'une pensée métaphysique?
Cela ne nous permet-il pas de comprendre le glissement de l'idée au
concept, de la santé-valeur à la bonne santé réelle. En effet si on
éprouve le besoin de qualifier le terme santé par un adjectif c'est
qu'on entre dans le domaine de la relativité, de l'approximation, et que
l'on quitte celui de l'absolu, ce qui a sa raison d'être en soi, ce qui
ne se définit que par soi.
Dès lors comme tout élément d'un système réagit sur les autres
éléments, on peut se demander si nous n'allons pas nous trouver devant
un système à trois éléments dont le sens varie de manière solidaire:
la maladie, la guérison, la santé.
Joseph
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