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LE CID  de Corneille

Beau comme Le Cid.

p.1- Beau comme Le Cid
p.2- Pour Rodrigue tout bascule
p.3- La plus difficile victoire
p.4- Vers une décision
p.5- Une difficile rencontre
p.6- Grand affolement!
p.7- L'amour aimé d'honneur
p.8- Le mouvement en général
p.9-
Coup d'essai, coup de maître
p.10- Un style ---
p.11- Vers la victoire finale.
p.12- Le dialogue final

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Qui sont ces Mores menaçants contre lesquels Don Diègue envoie son fils? Pour le comprendre, replaçons nos personnages dans leur contexte historique, celui de la Reconquête de l'Espagne, occupée par les Arabes depuis le VIII° siècle (732: l'image de Charles Martel arrêtant leurs dernières progressions à Poitiers, c'est un repère que vous connaissez).

Il faudra près de huit siècles aux Espagnols pour regagner la totalité des territoires conquis.

Au XI° siècle, sous le roi Ferdinand I°, appelé ici, Don Fernand, un grand guerrier nommé Rodrigue combat les Mores, il se distingue en particulier dans la défense de Valence, et reçoit de ses ennemis le titre très élogieux de Cid (Chef). Une autre aventure l'amène à épouser la fille d'un homme qu'il a tué. C'est de ce personnage légendaire, de ses prouesses guerrières et des particularités de son mariage, que Corneille s'est inspiré

En arrangeant lieux et dates, il remplace Valence par Séville, qui, en réalité, ne sera reconquise par les Espagnols que beaucoup plus tard, et il imagine que le roi Fernand a installé sa cour dans cette ville (voyez en II 6, les vers 610-621). Il permet ainsi à Rodrigue de se déplacer rapidement vers le lieu du combat, et il respecte la terrible règle de l'unité de temps (=vingt quatre heures, dans cette pièce, elles sont particulièrement remplies).

Notre jeune débutant serait donc devenu un héros national?
Déjà, tout le monde parle de lui. Chimène s'inquiète, car d'aucuns le disent mort, tandis que d'autres, en annonçant sa victoire, renouvellent dans son esprit l'obligation de le punir (IV 1). De son côté, la fille du roi intercède auprès d'elle en faveur de l'intéressant jeune homme, qu'en secret elle rêve maintenant d'épouser (IV 2).
Mais le voici, il vient rendre compte à son roi. Écoutons-le raconter son combat contre les Mores (IV 3, v.1257-1328).

==C'est un récit facile à suivre.
Grâce à une chronologie linéaire, qui n'a ni retours en arrière, ni anticipations, on saisit parfaitement, et le suspense est respecté. L'action se déroule en , quatre phases dont les trois premières se passent de nuit (nous nous rappelons que les deux amoureux se sont quittés à la tombée du jour):

I 1257-1272: les préliminaires:

  • Une marche conquérante (> v. 1263),
    L'organisation stratégique (> v. 1272).

II 1273-1292: l'embuscade,  développée suivant:

  • L'arrivée des Mores (> v. 1282),
    L'effet de surprise (> v. 1292).

III 1293-1308: le combat, montre:

  • La riposte des Mores (> v. 1300)
    Les différentes actions (> v. 1308).

IV 1309-1328: la victoire, présente:

  • La fuite générale (> v. 1318),
    L'ultime résistance des deux chefs (> v. 1328).

==On croit presque y être.
Le choix des temps et les notations concrètes rendent les faits très proches et animent le récit.
Tout naturellement, Rodrigue se retrouve dans le feu de l'action. Avec le présent de narration, il nous fait partager directement l'audace de l'entreprise, le soin des préparatifs, l'exultation, l'incertitude, la joie.
Une dizaine de formes seulement rappellent que les faits se sont déjà écoulés:
Quatre passés simples, temps de l'événement, donnent les faits essentiels de l'engagement: "
nous partîmes cinq cents... nous nous vîmes trois mille... le flux les apporta... et le combat cessa" (s'y ajoute l'administratif "je vous les envoyai", qui marque la déférence au roi).
Quelques imparfaits expriment la durée et les répétitions au cours du long combat incertain dans l'obscurité (v. 1201-1208).
On réalise bien ce qui se passe, parce que la mise en place du stratagème, les réactions successives de l'ennemi, l'activité du chef durant la bataille ne sont pas expliquées abstraitement, mais par des indications précises de:
Mouvements
de troupe ("s'avance... marcher... arrivant... montent... ils abordent... descendent... courent... nous les pressons... leurs princes les rallient... faire avancer... ranger... pousser... ils gagnent leurs vaisseaux...")

Attitudes ou gestes individuels ("se couche... se tenant cachés... ils ancrent... nous nous levons... ils tirent leurs alfanges... ils coupent les cables... le cimeterre au poing...")

Aller à la page suivante: un style!

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