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La nature sert de médiateur.
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Les lois positives, ce n'est pas l'expression humaine de la nature
humaine. Pourtant elles ne sont pas antinaturelles. Il doit se
trouver en elles quelque chose par quoi elles échappent au mal:
une valeur éthique: ce caractère c'est tout simplement qu'elles
sont lois: leur positivité.
=>
Comprendre que, quelle soit la manière dont une loi est constituée,
appliquée, et quelles que soient les conséquences, en tant
qu'elle est ordre, une loi participe de l'essence de la loi et
peut constituer un principe pédagogique.
En tant qu'elle énonce des conduites particulières, elle est un
simulacre de loi, mais ce trait est suffisant pour qu'elle porte
en elle la marque de toute loi.
=>
La loi positive, même la plus mal faite, est la forme minimale
qui fait exister un certain ordre de la vie sociale.
Rousseau affirme l'absence de stricte corrélation entre
l'organisation politique et la valeur morale des citoyens (Genève
opposé à Paris). Mais le problème est abordé sous un autre
jour car la fonction des lois s'exprime de deux manières:
l'institution n'est pas principe de mal et de dégradation:
l'homme en tant qu'il vit en société devient méchant (amour
propre).
Dans Les Confessions, Rousseau affirme: J'avais cru
que tout tenait à la politique... Tout tient à la morale et à
la politique. Tout ne s'y tient pas de la même manière.
La morale
publique est formulée par un gouvernement comme principe de cohérence
entre les mœurs et les institutions. Mais la question ne se pose
plus de la même manière quand il s'agit du sujet moral
individuel: entre la moralité individuelle et le système, la
distance peut se creuser indéfiniment.
"Que le Contrat social...." articule deux thèses:
*
d'une manière stricte c'est bien l'instauration du contrat qui
n'est pas d'une première importance.
*
Il est indispensable qu'un pacte existe, que ce pacte soit appliqué
ou non.
En conséquence,
même si la moralité individuelle n'est pas rigoureusement dépendante
du système politique, c'est le fait pour l'homme de vivre dans
une société civile qui importe puisque ce n'est qu'en vivant en
société que l'homme accède à la moralité. On peut comprendre
que le débat sur le vrai et le faux contrat social perd beaucoup
de son intérêt.
Voir: Fragments politiques, Pléiade III, page 504: La
sociabilité est la condition de possibilité de la moralité.
Mais ces deux termes ne sont pas dans une relation analytique. La
nature sert de médiateur. "Sauvage fait pour
habiter les villes" => vivre selon la nature, en société.
Le besoin
d'autrui est facteur de moralité en tant que révélateur des
virtualités humaines: la sociabilité porte en elle la relation
éthique.
Cours de M. A. Clair (notes)
Pistes de lectures:
Rousseau donne formellement la réponse d'un ancien: -Platon, Gorgias
482-484. "Pour Calliclès la nature est le pur règne de
la force, pour Socrate elle est le règne de l'ordre et de
l'harmonie" (Cf La nature- textes choisis par
Franck Burbage, Flammarion pages 161 à 165). Ne pas confondre la
conception de Calliclès et celle des sophistes.
Par J. Llapasset |